Le prestigieux prix « Brain Prize 2016 » décerné à une équipe britannique pour leurs recherches sur le cerveau

C’est pour leurs recherches sur le cerveau que les britanniques Bliss, Collingridge et Morris ont été récompensés par un prix prestigieux d’une valeur d’un million d’euros. Sir Colin Blakemore, président du comité de sélection a déclaré : « La mémoire est au cœur de l’expérience humaine. Les lauréats de cette année, grâce à leurs travaux de recherche révolutionnaire, ont transformé notre compréhension de la mémoire ». Les travaux de ces trois professeurs ont montré que la potentialisation à long terme (ou LTP), processus de renforcement synaptique, est à la base de notre capacité à apprendre et à mémoriser. Bliss en 1973 découvre la LTP, Collingridge en 1980 découvre le mécanisme d’induction de la plasticité synaptique (activation du récepteur NMDA du glutamate), puis en 1986, Morris fait le lien avec la mémoire en montrant chez le rat et la souris que le blocage des récepteurs NMDA induisait une incapacité à former une mémoire spatiale.

Lorsque les neurones de l’hippocampe reçoivent plusieurs influx nerveux sur une courte période, ils renforcent la connexion synaptique qui a reçu ces influx. Cette augmentation de l’efficacité des synapses peut durer des heures, des jours, voire des semaines. On parle alors de la plasticité des neurones de l’hippocampe. On utilise l’expression LTP pour décrire les modifications moléculaires : dans l’hippocampe, les neurones relâchent du glutamate (le messager chimique), ce glutamate va se fixer sur les récepteurs dédiés (récepteur AMPA) sur le neurone suivant (neurone post-synaptique) qui subit alors une brève excitation générant l’influx nerveux dans l’autre neurone ; dans la LTP, les influx sont très rapprochés dans le temps ce qui a pour effet de maintenir le second neurone en état d’excitation prolongé et permettre l’activation d’un deuxième type de récepteur au glutamate (récepteur NMDA), activation soutenue qui va produire la dépolarisation du neurone post-synaptique. En effet, ce récepteur NMDA permet aux petites molécules de calcium d’entrer à l’intérieur du neurone post-synaptique. Tout ceci a pour effet d’activer plusieurs réactions chimiques qui conduiront à l’efficacité prolongée de la synapse.

 

Rédaction : Nathalie SELLIER, spécialiste veille scientifique

Publication : FRC

Sourcehttp://www.thebrainprize.org/flx/prize_winners/prize_winners_2016/

« De mémoire de neurones – Mécanismes cellulaires et moléculaires de la mémoire. » Serge Laroche dans la Revue pour l’Histoire du CNRS, http://histoire-cnrs.revues.org/7333

Récepteurs NMDA

Crédit photo : ens-lyon.fr

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