Maladies psychiatriques : vers moins d’effets secondaires avec les antipsychotiques.

Depuis leur développement dans les années 50, les antipsychotiques ont été largement utilisés pour le traitement des psychoses et des maladies neuropsychiatriques comme la schizophrénie. Mais, les antipsychotiques présentent des effets indésirables fréquents et variables et handicapent les patients traités. Chez certains malades traités aux antipsychotiques de type halopéridol (anti-dopaminergique), le syndrome parkinsonien apparaît comme effet secondaire et se caractérise par des tremblements, une augmentation du tonus musculaire et une lenteur dans la réalisation de mouvements. Ce traitement peut entraîner l’incapacité d’initier des mouvements (catalepsie). Les chercheurs de l’unité INSERM U904 « Contrôle épigénétique de la plasticité neuronale » et leurs collaborateurs américains de l’Université de Californie se sont intéressés à ces effets secondaires et ont voulu mieux comprendre leur mécanisme.

La dopamine est un neurotransmetteur et permet la transmission d’information entre neurones. Elle peut se fixer sur le récepteur dopaminergique D2R du neurone récepteur. Les récepteurs dopaminergiques D2R sont les régulateurs majeurs de l’activité motrice. L’initiation et l’exécution du mouvement reposent en effet sur un équilibre entre plusieurs neurotransmetteurs dont la dopamine et l’acétylcholine. Les chercheurs ont constaté in vivo, à partir d’un modèle spécifique de souris, que le blocage du récepteur D2R induisait une augmentation d’acétylcholine qui entraînait une catalepsie correspondant chez l’humain au syndrome parkinsonien. Chez la souris dépourvue de récepteurs D2R, mais traitées avec antipsychotiques, les chercheurs ont découvert que l’absence de ces D2R dans certaines cellules nerveuses appelées interneurones cholinergiques, entrave la catalepsie. Ces résultats suggèrent que les effets secondaires des antipsychotiques seraient dus au blocage des récepteurs à la dopamine D2R dans certains neurones. De nouvelles approches peuvent ainsi être envisagées pour cibler de nouveaux antipsychotiques sans effet secondaire.

 

Rédaction : Nathalie SELLIER, spécialiste veille scientifique

Publication : FRC

Source : «Parkinsonism Driven by Antipsychotics Originates from Dopaminergic Control of Striatal Cholinergic Interneurons» Kharkwal G, Brami-Cherrier K, Lizardi-Ortiz JE, Nelson AB, Ramos M, Del Barrio D, Sulzer D, Kreitzer AC, Borrelli E. Neuron, vol. 91 (1) p. 67-68 – 6 July 2016.

Crédit photo : Inserm/Depardieu, Michel

Mécanisme moléculaire induit par les antipsychotiques.

Source : Inserm

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