Une petite molécule qui pourrait réparer les fibres nerveuses

Une équipe de l’Université McGill (Canada) s’est intéressée au processus par lequel les plantes répondent lors d’une attaque d’un champignon. La production d’une petite molécule (fusicoccine-A) par le champignon favorise la pousse des racines de la plante. Les chercheurs ont découvert que l’activité de la protéine 14-3-3 était affectée par la fusicoccine-A. Les protéines 14-3-3 sont petites et présentes chez les plantes et chez l’Homme. Elles sont impliquées dans de nombreux processus cellulaires notamment la réparation des dommages de l’ADN. Elles sont très nombreuses dans le cerveau. Une altération de l’expression de cette protéine est souvent rapportée dans les maladies neurodégénératives. Elle est utilisée dans le test de détection de la maladie de Creutzfeldt-Jakob.

Les chercheurs ont donc émis l’hypothèse que la fusicoccine-A pourrait être un moyen efficace d’exploiter la protéine 14-3-3 pour réparer les neurones. La première expérience in vitro a mis en évidence un développement significatif des axones* des neurones endommagés. L’expérimentation se poursuit pour démontrer le rôle de la fusicoccine-A et mieux comprendre l’implication de la protéine 14-3-3 dans la réparation des axones et du système nerveux endommagé. Cette nouvelle stratégie de recherche permet de promouvoir la régénération des axones à l’aide de petites molécules. Cela pourrait alors constituer un axe de recherche sur des médicaments actifs sur la réparation des axones lésés.

 

Rédaction : Nathalie Sellier

 

Source :

 «Small-Molecule Stabilization of 14-3-3 Protein-Protein Interactions Stimulates Axon Regeneration» A. Kaplan et al. Neuron 8 march 2017 Vol93(5)p1082-1093.e5.

doi: http://dx.doi.org/10.1016/j.neuron.2017.02.018

_____

Pour recevoir les actualités de la recherche, inscrivez-vous à notre newsletter :

*Axone : long prolongement fibreux du neurone, qui conduit l’influx nerveux.

 

*Protéine : Molécule biologique qui peut assurer des fonctions très diverses au sein de la cellule ou de l’organisme. Certaines peuvent avoir un rôle structurel comme la kératine qui constitue les cheveux. D’autres ont un rôle hormonal telle que l’insuline qui régule le taux de sucre dans le sang ou encore un rôle moteur comme la myosine qui permet la contraction musculaire.

SOUTENEZ LES CHERCHEURS

Pour que la recherche sur les dysfonctionnements du cerveau progresse, vos dons sont indispensables.

► Faire un don

Partager cet article

Facebook
Twitter
Newsletter
moimoncerveau.org