Risque de sclérose en plaques : détection par IRM chez l’enfant

Un laboratoire de l’Université de Yale a récemment montré que des examens par neuroimagerie pourraient permettre de révéler chez l’enfant des modifications neurologiques associées à la sclérose en plaques, et ce avant que les symptômes n’apparaissent. Il serait ainsi possible d’identifier précocement des enfants présentant un risque de développer une sclérose en plaques.

 

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie du système nerveux central (SNC). C’est une maladie auto-immune au cours de laquelle le système immunitaire attaque la gaine de myéline qui entoure et protège les axones des neurones. En France, environ une personne sur 1 000 est touchée par cette maladie. Il reste difficile de poser un diagnostic de SEP de par la nature de ces symptômes et ce diagnostic est en général assuré après l’apparition de plusieurs poussées.

 

Le syndrome radiologique isolé (RIS)

Certaines anomalies visibles en IRM suggèrent une démyélinisation du système nerveux central (SNC) en fonction de leur taille, leur position et leur forme, correspondant à un syndrome radiologique isolé. Il s’agit d’un syndrome asymptomatique, détecté chez des individus ayant réalisé une IRM cérébrale pour des raisons médicales non associées à une inflammation du SNC. Les critères de diagnostic sont rigoureux afin de ne pas confondre d’autres anomalies de la substance blanche avec un RIS. Un diagnostic de RIS peut justifier une surveillance adaptée. En effet, les individus ainsi détectés sont plus susceptibles de développer une sclérose en plaques. Mais ce syndrome est à prendre avec beaucoup de précaution.

Des études ont exposé que des adultes avec RIS présentent 34% de risque de développer dans les 5 ans un premier évènement clinique cohérent avec une démyélinisation du SNC. Une évolution radiologique a lieu chez 59% de ces individus avec RIS.

 

Une étude récente menée chez l’enfant

Ce syndrome radiologique isolé, correspondant donc au fait de visualiser des signes de SEP par IRM sans symptôme de la maladie, avait été révélé uniquement chez l’adulte.

Un laboratoire a récemment étudié le RIS chez des enfants. Au sein de cette étude, aucun des enfants ne présentait de symptômes cliniques de SEP et tous ont effectué ces scanners pour d’autres raisons, majoritairement des maux de tête mais aussi une dépression, une épilepsie, des troubles de l’attention. Mais ces IRM ont révélé des signes associés à une sclérose en plaques. Environ 42% des enfants présentant des signes en IRM ont développé des premiers signes cliniques environ 2 ans plus tard, ce qui montre un développement de la maladie plus rapide chez les enfants que chez les adultes. Une évolution radiologique a été observée chez 61% des enfants avec RIS. Ces enfants peuvent donc représenter un groupe à haut risque nécessitant d’être suivi pour un développement ultérieur de la maladie.

Chez 5 de ces enfants, un traitement immunomodulateur a été administré pour tenter de prévenir la maladie, mais le chiffre n’est pas suffisant pour permettre de tirer des conclusions quant à l’efficacité de ce traitement.

 

Cette étude expose donc la possibilité de détecter des signes de RIS chez l’enfant. Un diagnostic en amont de l’apparition de la maladie pourrait permettre une prise en charge suffisamment précoce. Cependant, ce diagnostic est rare et il est important que les critères soient totalement respectés pour ne pas y associer d’autres maladies et ainsi développer une prise en charge inadaptée.

 

 

Publications : Radiologically isolated syndrome in children: Clinical and radiologic outcomes. Makhani N. et al. Neurol Neuroimmunol Neuroinflamm. 2017 Sep 25;4(6):e395.

Incidental MRI anomalies suggestive of multiple sclerosis: the radiologically isolated syndrome. Okuda et al. Neurology 2009;72:800–805.

Okuda DT, et al. Radiologically isolated syndrome: 5-year risk for an initial clinical event. PLoS One 2014;9:e90509.

Sources : Neurosciencenews, ICM

Crédit Photo : Université de Yale

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