Le métabolisme lipidique responsable de l’inflammation cérébrale des prématurés

Pierre GRESSENS – Hôpital Robert Debré, Paris

Titre du projet: « Rôle du métabolisme lipidique microglial dans l’encéphalopathie du prématuré : une nouvelle cible de autoprotection »

Subvention attribuée par la FRC en 2015 : 50 000 €

 

Description du projet

L’encéphalopathie (maladie du cerveau) chez les prématurés est la conséquence de facteurs pré- et périnataux. Ces anomalies cérébrales sont le plus souvent liées à une inflammation du cerveau et entrainent dans 30% des cas, des handicaps moteurs, cognitifs et/ou comportementaux. L’hypothèse de travail du laboratoire UMR 1141 dirigé par le Pr. Pierre Gressens suggère que l’inflammation cérébrale de ces prématurés serait la conséquence d’une perturbation du métabolisme lipidique (utilisation des lipides par les cellules pour produire de l’énergie). Les données préliminaires ont montré que la supplémentation alimentaire en huiles de poisson (enrichies en acide docosahexaénoïque, DHA) améliorerait le devenir neurologique des prématurés. Ce DHA est très présent dans le lait maternel ou le lait maternisé, au contraire du lait de vache, et protège les prématurés des atteintes cérébrales.

Les microglies sont les cellules en partie responsables de la régulation de l’inflammation du cerveau. Le laboratoire possède un modèle expérimental de neuroinflammation dans lequel l’activation de la microglie provoque des lésions cérébrales et des dysfonctionnements cognitifs à l’âge adulte. Des analyses préliminaires de ces animaux confirment l’hypothèse d’une altération du métabolisme des lipides dans les microglies. En regroupant ces informations, le laboratoire met en avant le rôle clé potentiel des microglies dans l’atteinte du cerveau des prématurés et cette atteinte serait modulée par le métabolisme des lipides. La question principale du projet est donc : les altérations du métabolisme des lipides perturbent-elles la physiologie des microglies ? induisent-elles les atteintes du cerveau des prématurés ?

Pour répondre à ces questions, le laboratoire dispose de souris génétiquement modifiées afin d’altérer le métabolisme lipidique spécifiquement dans les microglies. L’impact de ces modifications sur la physiologie des microglies et les conséquences sur le cerveau en développement sera étudié. De plus, les apports lipidiques vont être modifiés chez ces animaux afin de percevoir une potentielle protection du cerveau. Ces travaux vont permettre de valider un nouveau mécanisme d’atteinte du cerveau en période périnatale et permettre d’établir de nouvelles stratégies thérapeutiques.

Les objectifs du projet sont donc 1/ de confirmer le rôle du métabolisme lipidique dans l’inflammation et les conséquences sur le cerveau  2/ la transposition des données précliniques obtenues aux essais cliniques par de nouvelles interventions alimentaires ou pharmacologiques pour protéger le cerveau du prématuré.

 

 

 

Pierre Gressens

Diplômé docteur en médecine à la Faculté de médecine de l’Université Catholique de Louvain en 1989 et agrégé de l’enseignement supérieur à la même faculté en 1995, Pierre Gressens a obtenu une spécialisation en neurologie pédiatrique.

Actuellement, il est le directeur de l’UMR 1141 Inserm / Université Diderot, coordinateur du Département Hospitalo-Universitaire PROTECT, directeur adjoint de la Fondation PremUP, attaché dans le service de neurologie pédiatrique à l’Hôpital Robert Debré à Paris, et professeur de neurologie fœtale et néonatale au King’s College of London.

Hopital robert debré

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