Comment consolider sa mémoire pendant le sommeil ? Des chercheurs se penchent sur le sujet.

Comment consolider sa mémoire pendant le sommeil ? Des chercheurs de l’ICM cherchent à comprendre comment optimiser le processus de mémorisation au cours du sommeil lent profond.

 « Renforcement des ondes lentes du sommeil par des stimulations sensorielles »

 

Porteurs du projet: MAHON Séverine / LE VAN QUYEN Michel – Institut du Cerveau et de la Moelle épinière –  Hôpital de la Pitié Salpêtrière – Paris

Subvention attribuée par la FRC : 50 000 €

 

L’activité électroencéphalographique (EEG) au cours du sommeil lent profond est caractérisée par la présence d’ondes lentes rythmiques de grande amplitude. Des études cognitives réalisées chez l’Homme suggèrent que ces ondes lentes jouent un rôle essentiel dans les processus de consolidation de la mémoire en favorisant le développement de phénomènes de plasticité synaptique au sein du cortex cérébral. Par ailleurs, de récentes données expérimentales indiquent que des stimulations électriques ou magnétiques du cortex cérébral, ainsi que des stimuli sensoriels, appliqués pendant le sommeil lent profond sont capables d’amplifier les ondes lentes. Ainsi, il existerait un possible lien de causalité entre le taux d’ondes lentes, une plasticité corticale et les processus de mémorisation.

Le but de ce projet est de démontrer et comprendre les mécanismes de cette continuité neurophysiologique par une étude multi-échelle et translationnelle. Ces chercheurs vont notamment explorer des stratégies de renforcement des ondes lentes chez l’Homme en appliquant des stimulations auditives calées en phase pendant le sommeil lent profond ainsi que leurs conséquences fonctionnelles. En comparant les performances mnésiques avant et après le sommeil, ils étudieront également les effets sur la consolidation de la mémoire.

Cette étude permettra de développer un système de stimulation en boucle fermée permettant d’amplifier les ondes lentes qui pourra bénéficier aux personnes présentant des troubles du sommeil ou de la mémoire.

 

La subvention de 50 000 € attribuée par la FRC sert à financer les coûts de fonctionnement de ce projet : frais d’utilisation de l’IRM, acquisition de matériel informatique pour développer la capacité de stockage et assurer le calcul et l’analyse des données, etc…

 

 

Le centre de recherche

L’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière (ICM), situé sur le site de la Pitié Salpêtrière à Paris, est un centre de recherche qui rassemble près de 600 scientifiques venus de tous les horizons et de tous les pays, pour y mener des recherches de pointe sur les maladies et les traumatismes du système nerveux.

En réunissant en un même lieu malades, médecins et chercheurs, l’objectif est de permettre la mise au point rapide de traitements pour les lésions du système nerveux afin de les appliquer aux patients dans les meilleurs délais.

 

Crédit photo : Inserm / Badier, Jean-Michel

INSTITUT DU CERVEAU ET DE LA MOELLE ÉPINIÈRE

© Wilmotte & Associés Architectes / Photo : Didier Boy de la Tour

Séverine MAHON

Ses recherches consistent à explorer chez l’animal et chez l’homme les mécanismes neurophysiologiques à l’origine des grandes fonctions cérébrales. Après un doctorat à l’Institut des Neurosciences (Université Pierre et Marie Curie) puis un post-doc à l’University Collège de Londres, elle a rejoint l’INSERM en 2005, d’abord au sein Collège de France puis au sein de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière où elle étudie l’implication de la plasticité neuronale dans les phénomènes de consolidation de la mémoire au cours du sommeil.

Michel LE VAN QUYEN

Michel Le Van Quyen s’intéresse à la modélisation et aux analyses mathématiques des activités du cerveau, en particulier dans le domaine du sommeil. Il est l’auteur de 68 articles dans des revues spécialisées, de plusieurs brevets et de nombreuses communications dans les symposiums internationaux. Il a encadré 5 thèses En 2010, il a rejoint l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière (ICM) à Hôpital de la Pitié-Salpêtrière dans l’équipe « Excitabilité, synapse et pathologies associées ».

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