La dépression

Qu’est-ce que la dépression ? 

La dépression est une maladie fréquente dans le monde entier. C’est la première cause d’incapacité dans le monde. Elle peut toucher les adultes, les femmes étant le plus souvent atteintes, mais aussi l’enfant et l’adolescent. Le trouble dépressif est deux fois plus fréquent chez les femmes que chez les hommes. C’est une maladie complexe qui n’est pas toujours facile à déceler, surtout chez les enfants. Dans le pire des cas, la dépression peut conduire au suicide.

Plus de 350 millions de personnes dans le monde souffrent de la dépression. La prévalence est de 2,1 à 3,4% chez l’enfant et de 14% chez l’adolescent.

 

Les multiples facettes de la dépression   

Certaines personnes font une dépression sans motif apparent. Il existe donc une susceptibilité individuelle. Cette vulnérabilité est en partie génétique. Ainsi, un individu dont l’un des parents fait une dépression a deux à quatre fois plus de risque d’être lui-même dépressif au cours de sa vie. Dans ces dépressions, certains facteurs peuvent être étudiés tels que la solitude de l’individu, l’absence d’amour parental, la non réalisation de son « moi » face à une société ne permettant pas à l’individu de s’exprimer ou de se réaliser professionnellement ou affectivement, l’échec scolaire, un environnement agressif… L’âge est aussi en cause, les seniors étant plus vulnérables (surtout ceux qui sont dépendants ou en institutions).

Des petites dépressions passagères telles que la dépression saisonnière pendant l’hiver, le baby blues de la grossesse, le burn out du travail peuvent être des prémices vers la dépression chronique.

Il existe aussi des états dépressifs symptomatiques, post-traumatiques, ménopausiques ou dû à une affection cérébrale débutante (paralysie générale, démence, artériosclérose cérébrale, tumeur cérébrale).  Il existe une interdépendance entre la dépression et la santé physique. Toute maladie mal vécue peut aussi entraîner une dépression. Certains patients, confrontés à des douleurs neuropathiques ou des problèmes dentaires ou d’occlusion dentaire vont être amenés à prendre des antidépresseurs ; les antidépresseurs imipraminiques (ou tricycliques) ont à la fois une action sur le cerveau et sur les douleurs rebelles…

Certains toxiques (drogues, alcool) entraînent des états dépressogènes ainsi que certains médicaments.

 

Diagnostic de la dépression

La dépression est diagnostiquée sur la base de plusieurs symptômes. Selon le nombre et la gravité des symptômes, elle peut être considérée comme légère, modérée ou sévère. Selon la gravité, elle entraîne une incapacité scolaire ou professionnelle du sujet.

 

Les symptômes de la dépression

  • Tristesse quasi permanente, avec parfois des pleurs
  • Perte d’intérêt et du plaisir pour des activités habituellement agréables
  • Sentiment de dévalorisation et de culpabilité
  • Idées de mort ou de suicide récurrentes
  • Ralentissement psychomoteur
  • Fatigue ou perte d’énergie
  • Perte d’appétit
  • Perturbations du sommeil
  • Difficultés de concentration et de mémorisation

 

Les causes de la dépression

Les causes de la dépression sont nombreuses et complexes, elles résultent des interactions entre plusieurs facteurs comme les facteurs environnementaux, sociaux et biologiques.

  • Les facteurs environnementaux et sociaux sont des facteurs liés à l’environnement social et familial de la personne. Des facteurs tels que la perte de l’emploi, le décès d’un proche, une séparation ou une maladie grave peuvent créer des situations de stress qui, à leur tour, peuvent contribuer au développement d’une dépression. Il est intéressant de noter que la dépression est plus fréquente dans les populations de bas niveau professionnel, chez les personnes sans emploi, les personnes divorcées ou séparées. Ces données montrent l’implication de l’environnement social et familial dans le développement de la maladie.
  • Les facteurs biologiques comprennent les influences génétiques. La dépression possède une forte composante génétique. En effet, les études familiales ont montré que les enfants d’un sujet dépressif avaient un risque trois fois supérieur à celui de la population générale de développer la pathologie. De plus, certaines personnes font une dépression sans motif apparent. Il existe donc une susceptibilité individuelle à la dépression.

D’autres facteurs biologiques mettent en cause un déficit ou un déséquilibre dans les systèmes de neurotransmetteurs (substances chimiques permettant aux cellules nerveuses de communiquer entre elles) dans le cerveau. Les techniques d’imagerie cérébrale ont permis de mettre en évidence chez les patients sévèrement déprimés, une diminution de volume de l’hippocampe (région du cerveau impliqué dans la cognition et les émotions). Cette diminution pourrait être liée à la mort neuronale provoquée par une augmentation de la sécrétion anormalement élevée de cortisol (l’hormone du stress) qui peut être à forte dose toxique pour les neurones. De plus l’augmentation anormale du cortisol peut entraîner une diminution de la fabrication du BDNF (Brain Derived Neurotrophic Factor), un facteur de survie pour les cellules nerveuses.

 

Les traitements de la dépression

Aujourd’hui, il existe de nombreuses options de traitement contre la dépression avec l’objectif de diminuer les symptômes et d’empêcher la récidive. On distingue le traitement pharmacologique, la psychothérapie et l’électrochoc.

  • Traitements pharmacologiques par les antidépresseurs

Les médicaments antidépresseurs ciblent et corrigent certains déséquilibres au niveau des neurotransmetteurs touchés dans la dépression. Utilisation des antidépresseurs est recommandée comme traitement de la dépression modérée à sévère et elle est fortement recommandée pour les cas les plus sévères.

  • La psychothérapie

La psychothérapie permet de travailler les aspects psychologiques et sociaux associés à l’épisode dépressif. La psychothérapie peut être recommandée, seule en cas de dépression légère ou en association avec les antidépresseurs dans les formes plus sévères.

  • L’électrochocs

L’électrochocs est utilisé dans le traitement de la dépression sévère ne répondant pas aux traitements antidépresseurs et à la psychothérapie. La technique consiste à appliquer, sous anesthésie général, un courant électrique au niveau de la zone frontale de son cerveau.

 

Les chercheurs tentent de mieux comprendre la dépression pour pouvoir trouver des approches permettant de mieux traiter la dépression et de prédire une rechute après un premier épisode dépressif

 

Relecture :

Afsaneh Gaillard, Université de Poitiers, Membre de la Société des Neurosciences

 

Sources :

OMS / la dépression

INSERM/ la dépression

Formulaire pratique de thérapeutique et de pharmacologie/ Ed. Doin

 


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La dépression en chiffres

Dans le monde :

  • 350 millions de personnes  touchés
  • 1ère cause d’incapacité
  • 800 000 suicides tous les ans

 

En France :

  • Près de 10% des 18-75 ans vivent un épisode dépressif dans l’année
  • 3 000 000 de personnes dépressives

Symptôme commun

Le saviez-vous ? La dépression touche environ 30% des personnes atteintes de sclérose en plaques, et jusqu’à 50% des personnes touchées par la maladie d’Alzheimer, à un moment de leur vie.

Certaines études ont montré l’impact des neurotransmetteurs avec des baisses synaptiques de noradrénaline, DA* (voir encadré ci-dessous) et surtout de sérotonine chez les déprimés. La sérotonine, provenant de l’acide aminé le tryptophane, intervient dans le système nerveux central, au niveau de l’humeur, de la mémoire et de l’apprentissage, du cycle veille/sommeil, de la nociception (sensation de la douleur), de la thermorégulation, de la prise alimentaire et du comportement sexuel et maternel.

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