5 nouveaux équipements financés grâce à l’opération Rotary-Espoir en Tête 2025 pour équiper les centres de recherche français
Comme chaque année depuis 2005, des contremarques de l’avant-première d’un film sont vendues par les rotariens qui se mobilisent au profit de la recherche. Les fonds récoltés servent uniquement à financer de gros équipements de recherche, de la technologie de pointe indispensable aux chercheurs pour étudier le cerveau et mieux comprendre ses dysfonctionnements. Chaque dossier retenu, qui donnera lieu à un financement, est sélectionné par le Conseil Scientifique de la Fondation après une étude très rigoureuse.
Cette année, ce sont cinq projets qui vont être financés dans le cadre de l’Appel à Projets Exceptionnel “Rotary-Espoir en Tête” 2025. Ces équipements de pointe vont ainsi pouvoir être acquis par plusieurs équipes de recherche dans toute la France.
Chaque lauréat(e) a pris la parole pour présenter l’équipement lors de la Cérémonie de remise des dotations Rotary-Espoir en Tête, le 31 octobre dernier à La Rochelle.

- Dissection moléculaire des réseaux fonctionnels inhibiteurs dans le cerveau sain et pathologique, par le Dr. Stéphane BUGEON : un microscope inversé et un système de microfluidique installés à l’Institut de Neurobiologie de la Méditerranée (INMED) pour un montant de 193 000 €.
Le cerveau est composé de milliards de neurones, chacun avec sa propre “carte d’identité” génétique. Cette carte d’identité génétique permet d’identifier les différents sous-types de neurones composant le cerveau, ce qui ouvre la possibilité de les cibler pour comprendre et soigner certaines maladies neurologiques. Les interneurones inhibiteurs sont un type particulier de neurones et dont le dysfonctionnement durant le développement cérébral peut conduire à des troubles tels que l’autisme ou l’épilepsie. Un système innovant combinant un microscope spécialisé à un système fluidique automatique a été développé pour enregistrer leur activité in vivo tout en accédant à leur identité moléculaire. Ce dispositif sera acquis par un consortium de 5 équipes de l’Institut de Neurobiologie de la Méditerranée, à Marseille. Il permettra de mieux comprendre l’organisation des circuits inhibiteurs et leurs altérations dans les pathologies neurodéveloppementales.
- Optogénétique Holographique pour la Restauration de la Vision Haute Résolution, par le Dr. Emiliano RONZITTI : un système optique avancé installé à l’Institut de la Vision à Paris pour un montant de 148 786 €.
Redonner la vue aux aveugles est un objectif majeur pour la science, la médecine et la société. Certaines formes de cécité, causées par le dysfonctionnement et la dégénérescence des photorécepteurs, les cellules de la rétine sensibles à la lumière, touchent plusieurs millions de personnes dans le monde. L’équipement acquis, un système optique avancé, a pour objectif de restaurer une vision de haute acuité chez les patients aveugles atteints d’anomalies des photorécepteurs. Ce système, unique au monde, sera installé dans une plateforme intégrée d’interface patient-clinicien de l’Institut de la Vision, à Paris, et permettra d’évaluer avec précision la perception visuelle restaurée chez les patients traités et d’étudier l’amélioration de la qualité de la vision. Cet équipement contribuera à accélérer le développement de nouvelles thérapies et à préparer la miniaturisation future de dispositifs portables, comme des lunettes de vision artificielle haute résolution.
- La microscopie super-résolutive STED pour étudier la plasticité du cerveau, par le Dr. Sabine LEVI : un microscope à super-résolution installé au Laboratoire Plasticité du Cerveau à l’ESPCI à Paris pour un montant de 133 000 €.
Ce projet associe les 6 équipes (~65 personnes) de l’unité Plasticité du Cerveau de l’ESPCI. Les recherches de ce laboratoire sont centrées sur la compréhension des mécanismes associés à l’apprentissage et l’adaptation et à leurs altérations dans la toxicomanie, l’épilepsie, les troubles du sommeil et la maladie d’Alzheimer. Ces projets requièrent une compréhension précise de la localisation subcellulaire des protéines dans le tissu et ont pour contrainte de détecter des structures de faible intensité et de petite taille de l’ordre du micromètre. Seul un microscope à super-résolution STED (nanoscopie de déplétion par émission stimulée) donne accès au niveau de résolution spatiale requis, permettant l’acquisition dans le tissu d’images fluorescentes multicolores en 3 dimensions avec une résolution inégalée. Cet équipement de haute-résolution sera installé dans l’unité Plasticité du Cerveau à Paris et accessible aux extérieurs ainsi qu’à la formation d’étudiants et de chercheurs.
- Vers une caractérisation plus fiable et rapide de l’activité neuronale dans des modèles organoïdes ou murins de maladies neurodéveloppementales ou neurodégénératives grâce à des matrices d’électrodes 3D par le Dr. Michel ROUX : une matrice d’électrode 3D installé à l’Institut de génétique, biologie moléculaire et cellulaire à Strasbourg pour un montant de 197 831 €.
Comprendre le fonctionnement du cerveau nécessite de pouvoir mesurer l’activité neuronale. Les matrices d’électrodes (MEA) ont facilité les enregistrements multineuronaux sur cultures cellulaires. En revanche, les enregistrements sur tranches de cerveau ou sur organoïdes restent limités, car les MEA actuelles sont constituées d’électrodes plates. Pour contourner cette contrainte, des électrodes en relief ont été développées, permettant d’entrer en contact avec les neurones situés à l’intérieur du tissu, tout en préservant son intégrité. Ce matériel permet d’enregistrer simultanément l’activité de plusieurs milliers de neurones, sans biais lié à la préparation. Il devient ainsi possible de visualiser la propagation de l’activité neuronale, notamment lors de crises d’épilepsie. Ce matériel sera mutualisé entre les douze équipes du consortium strasbourgeois, réparties sur trois sites proches, dont l’Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire et Cellulaire, pour étudier les maladies neurodéveloppementales et neurodégénératives
- Cartographie fonctionnelle et structurelle du connectome du cerveau entier dans les conditions neuropsychiatriques et neurodéveloppementales, par le Dr. Bianca SILVA : un scanner de lames installé à l’Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire (IPMC) à Valbonne pour un montant de 145 000 €.
Le cerveau des mammifères est un organe complexe, composé de nombreuses structures et types de cellules régulant des fonctions essentielles. La recherche actuelle se concentre généralement sur quelques structures cérébrales afin d’identifier leur contribution aux troubles neurologiques. L’acquisition d’un microscope scanner de lames permettra une imagerie à haut débit et haute résolution de l’ensemble du cerveau, afin d’identifier toutes les régions activées face à un stimulus spécifique. Il permettra ainsi de découvrir de nouveaux réseaux cérébraux qui contribuent à des comportements spécifiques. Cet équipement sera initialement utilisé par trois équipes de l’Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire, près de Nice. Leurs projets portent sur l’addiction, le stress et l’interaction microbiote intestinal-cerveau dans l’autisme. Les données obtenues ouvriront la voie à des stratégies thérapeutiques innovantes pour atténuer les causes ou les symptômes de ces troubles.
Ce qu'il y a à retenir sur l'opération 2025
- 5 gros équipements de recherche pourront être financés
- Plus de 450 cinémas participants
- Chacun servira à plusieurs équipesde recherche
- Ils permettront d’approfondir les connaissances sur le cerveau et sur de nombreuses pathologies (sclérose en plaques, dépression, maladie de Parkinson, épilepsie, schizophrénie, …)
L'opération Rotary-Espoir en Tête en chiffres
- 20 années d’existence
- 100 projets financés, exclusivement du matériel de haute technologie
- Une 30aine de centres de recherche équipés dans toute la France
- Des milliers de rotariensmobilisés chaque année







