L’effet des hormones sur les troubles du comportement retrouvés dans plusieurs maladies psychiatriques

Porteur du projet : Antoine BESNARD – Institut de Génomique Fonctionnelle (IGF, Montpellier)

Titre du projet : Conséquences du statut hormonal sur la fonction dopaminergique altérée et les comportements associés

Montant du projet financé sur l’appel à projets FRC 2024 :  80 000 €

 

« Nous exprimons un gratitude infinie à la Fondation pour la Recherche sur le Cerveau et à ses généreux donateurs. Ce projet nous permettra de générer des données préliminaires indispensables à la mise en place de partenariat à long terme entre le laboratoire et la clinique. » – Antoine Besnard

 

En résumé           

L’évitement, c’est-à-dire le fait de fuir certaines situations, est un comportement fréquent dans plusieurs pathologies comme le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, la dépression, la schizophrénie ou les troubles bipolaires. Ces troubles sont liés à un dysfonctionnement de la dopamine, un messager chimique du cerveau impliqué dans la motivation. De manière intéressante, il existe des différences dans la prévalence et la gravité des symptômes entre les hommes et les femmes. Ce projet vise ainsi à comprendre quel est l’impact des hormones féminines sur le fonctionnement de la dopamine et les comportements d’évitement. Les résultats pourraient permettre, à terme, de développer des traitements mieux adaptés aux besoins spécifiques des patientes atteintes de troubles psychiatriques.

 

Descriptif du projet

L’évitement comportemental face à certaines expériences, tâches ou exigences est un symptôme commun à de nombreuses pathologies, notamment les troubles du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), la dépression majeure, la schizophrénie et les troubles bipolaires. Ces pathologies sont en partie liées à un dysfonctionnement de la communication des neurones par la dopamine, un messager chimique essentiel dans la régulation de la motivation. Par ailleurs, la prévalence et la gravité des symptômes diffèrent entre les hommes et les femmes. Ce projet vise à mieux comprendre comment les hormones féminines modulent le fonctionnement de la dopamine associé aux comportements d’évitement chez les femmes.

Pour cela, les chercheurs utiliseront un modèle murin femelle dans lequel un récepteur clé de la dopamine a été supprimé. Ce récepteur est abondamment exprimé par les neurones dopaminergiques, et contrôle l’activité des neurones à dopamine et la quantité de dopamine libérée, régulant ainsi la motivation. Les résultats préliminaires des chercheurs indiquent que la suppression de cette protéine perturbe profondément l’évitement des stimuli menaçants chez les modèles murins femelles, selon les phases de leur cycle hormonal. Ces résultats font écho à des travaux récents indiquant que les hormones stéroïdes sexuelles (par exemple, les œstrogènes) sont de puissants régulateurs de l’activité des neurones dopaminergiques.

Dans ce projet, les comportements d’évitement seront analysés à différents moments du cycle, en combinant des mesures hormonales longitudinales et une observation de l’activité cérébrale en temps réel grâce à l’imagerie calcique in vivo. En parallèle, une étude clinique sera menée à partir de questionnaires afin d’étudier le lien entre le cycle hormonal et la sévérité des symptômes chez des femmes souffrant de TDAH.

Les résultats obtenus pourraient bénéficier aux patientes souffrant des troubles précédemment mentionnés, dont les options thérapeutiques sont sous-optimales. Les résultats attendus pourraient contribuer à mieux comprendre les spécificités féminines dans ces pathologies et, à terme, à développer des approches thérapeutiques plus personnalisées.

 

Pour mener à bien ce projet, l’équipe d’Antoine Besnard, experte en signalisation de la dopamine et ses comportements associés s’associera à l’équipe d’A. Martin, spécialiste en neuroendocrinologie et à D. Purper-Ouakil (CHU de Montpellier), professeure en psychiatrie.

 

 

Antoine Besnard est un neurobiologiste qui maîtrise le comportement des souris, l’optogénétique, l’imagerie calcique et la microscopie à fluorescence. Antoine a obtenu son doctorat en neurosciences à l’Université Paris Sorbonne, Paris VI (2008-2011). Il a complété sa formation postdoctorale (2012-2017) et est devenu instructeur (2018-2020) dans le laboratoire du Dr. Amar Sahay au Massachusetts General Hospital (Boston, MA). Antoine est devenu chercheur permanent à l’Inserm en 2021 à l’Institut de génomique fonctionnelle de Montpellier.

Ce projet est issu d’une équipe de l’Institut de Génomique Fonctionnelle (IGF, Montpellier).

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