Mieux comprendre les mécanismes sous-tendant les symptômes épileptiques dans la maladie d’Alzheimer et le syndrome de Dravet

Porteur du projet : Eric KREMER – Institut de Génétique Moléculaire de Montpellier

Titre du projet : L’impact du NaV1.1 exogène sur la synchronisation du réseau cortical dans le syndrome de Dravet et la maladie d’Alzheimer

Montant du projet financé sur l’appel à projets FRC 2024 :  80 000 €

 

«La recherche fondamentale menée au cours des 25 dernières années en virologie et en neurologie nous a permis de proposer une thérapie pour les enfants atteints du syndrome de Dravet. Nous travaillons à l’extension des thérapies pour d’autres troubles neurodégénératifs et neurodéveloppementaux. Mon laboratoire est composé de scientifiques et d’ingénieurs passionnés qui savent à quel point le soutien des généreux donateurs de la FRC est essentiel.  Nous vous en remercions – Eric Kremer

 

En résumé

Le syndrome de Dravet est une forme rare et grave d’épilepsie chez les enfants, causée par une mutation d’un gène, qui entraîne une production insuffisante d’une protéine appelée NaV1.1. Cette maladie provoque des crises, des troubles du développement, des problèmes moteurs, et peut entraîner la mort avant l’âge de 10 ans. De manière similaire, la maladie d’Alzheimer, principale cause de démence dans le monde, est associée à une hyperactivité cérébrale et à des crises épileptiques légères. Ces symptômes seraient également liés à une diminution de la protéine NaV1.1. Ce projet cherche à explorer les liens entre ces deux maladies, en se concentrant sur les mécanismes à la base des symptômes épileptiques qu’elles ont en commun. Les résultats pourraient ouvrir la voie à de nouvelles thérapies géniques préventives pour ces maladies.

 

Descriptif du projet

 

Le syndrome de Dravet, une forme d’encéphalopathie épileptique rare et grave de l’enfant, est causée par la production insuffisante d’une protéine appelée « NaV1.1 ». Ce dysfonctionnement est due à une mutation du gène SCN1A qui est responsable de la production de cette protéine. Les enfants atteints souffrent de crises spontanées ou provoquées par la chaleur, de mort subite et inattendue, de traits autistiques, de retards du développement et de troubles locomoteurs, menant jusqu’à 50% des cas au décès du patient avant l’âge de 10 ans. En ce qui concerne la maladie d’Alzheimer, première cause mondiale de démence, on retrouve également une hyperactivité cérébrale associée à des crises épileptiques légères qui participent au développement de la maladie.

 

Ce projet vise à en apprendre davantage sur les liens entre l’hyperactivité cérébrale retrouvée dans la maladie d’Alzheimer et celle retrouvée dans le syndrome de Dravet. Les chercheurs émettent l’hypothèse que la diminution du taux de la protéine NaV1.1 est au cœur de ces symptômes épileptiques. En particulier, les crises d’épilepsie présymptomatiques[1] et l’hyperexcitabilité[2] cérébrale, liées à une activité NaV1.1 réduite, contribueraient à l’apparition et à la progression de la maladie d’Alzheimer.  Des études préliminaires ont montré que le taux de protéines NaV1.1, était également réduit de manière significative dans le cerveau des patients atteints de la maladie

d’Alzheimer ; Elles ont également montré que l’augmentation artificielle de la production de NaV1.1 pouvait remédier à la perte de mémoire et réduire les plaques amyloïdes[1] dans le cortex et l’hippocampe de modèles murins de la maladie d’Alzheimer.

Pour tester leur hypothèse, les chercheurs augmenteront l’activité de la protéine NaV1.1 dans certains neurones de modèles murins et évalueront comment cela affecte l’activité des gènes, leur comportement et les lésions dans leur cerveau. Ils étudieront aussi l’activité liée aux crises d’épilepsie et certains mécanismes de la mémoire. Ils feront de même avec des modèles murins du syndrome de Dravet.

 

Ce projet permettra de mieux comprendre l’apparition et la progression de la maladie d’Alzheimer et du syndrome de Dravet. Les résultats obtenus pourraient aussi permettre de mettre au point une thérapie précoce et préventive pour les populations à risque.

 

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L’équipe d’Éric Kremer qui s’intéresse depuis environ 10 ans à la protéine Nav.1.1 collaborera sur ce projet avec l’équipe de T. Maurice (Université de Montpellier), qui travaille sur la maladie d’Alzheimer, ainsi qu’avec des partenaires internationaux pour l’étude des modèles animaux du syndrome de Dravet.

Éric Kremer est directeur de recherche Inserm, Classe exceptionnelle, depuis 2023. Il a obtenu son BSc en Chimie et en Biologie à la Bowling Green State University (USA), puis son Ph.D. en Chimie à l’University of South Carolina. Après plusieurs postes de post-doctorat, il devient Investigateur principal à l’Institut de Génétique Moléculaire de Montpellier (IGMM) en 2001, où il occupe également le rôle de Directeur Adjoint de 2018 à 2026. Ses recherches couvrent la virologie, la biologie moléculaire et cellulaire, la neurobiologie, et l’immunologie, avec un intérêt particulier pour les récepteurs d’adénovirus et les vaccins.

Le centre de recherche

Ce projet est issu d’une équipe de l’Institut de Génétique Moléculaire de Montpellier.

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