Une nouvelle piste pour comprendre la Maladie de Charcot et les états dépressifs ?

Porteur de projet : Dr Luc DUPUIS – Unité Inserm U1118, Faculté de Médecine, Strasbourg

Subvention attribuée par la FRC en 2015 : 50 000 €

Titre du projet: « Rôle du récepteur 2B de la sérotonine dans la microglie normale et pathologique : pertinence pour la sclérose latérale amyotrophique et les états dépressifs ».

Description du projet

La sérotonine est un des neurotransmetteurs du système nerveux central. Elle est impliquée dans de nombreuses maladies neuropsychiatriques comme la dépression, l’impulsivité ou la schizophrénie. Son implication dans l’inflammation du cerveau au cours d’une infection (inflammation aigüe) ou dans le cadre de maladies neurodégénératives (inflammation chronique) est fortement suspectée mais cependant très peu documentée.

Parmi les nombreuses maladies neurodégénératives, se dresse la Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA) qui est principalement caractérisée par un dysfonctionnement des motoneurones (voie finalisant tout acte moteur). Toutefois, l’équipe dirigée par le Dr Luc Dupuis a mis en évidence que cette pathologie impliquait de nombreux facteurs. Chez le patient, cette maladie provoque : 1) une dégénérescence des neurones à sérotonine ; 2) une chute des niveaux de sérotonine contenue dans les plaquettes sanguines des patients ; 3) une augmentation de l’expression du récepteur de la sérotonine (nommé 5-HT2B) en début de maladie. Chez le modèle expérimental, l’absence de ce récepteur accélère l’évolution de la maladie à la fois dans le cadre d’inflammation cérébrale induite par une inflammation systémique aigüe, mais également dans le cadre d’inflammation chronique associée à la SLA.

Bien qu’il existe de nombreux récepteurs capables de se lier à la sérotonine, le 5-HT2B est majoritairement retrouvé au sein d’une population cellulaire nommée microglie impliquée dans la défense immunitaire du système nerveux central.

Additionné à l’ensemble des facteurs précédemment décrit, il est apparu que les patients SLA présentaient une augmentation de fer sanguin et les études préliminaires ont identifié le récepteur 5-HT2B comme modulateur du métabolisme du fer au cours de l’inflammation.

Ainsi, en regroupant l’ensemble de ces informations, l’objectif de ce projet est d’étudier le rôle du récepteur 5-HT2B dans l’activation de la microglie dans ces modèles d’inflammation par diverses techniques de biologie moléculaire. L’équipe va déterminer si le métabolisme du fer est contrôlé par ce récepteur d’une part dans le cerveau sain et également après inflammation aigüe ou SLA. En outre, ce projet a pour vocation d’élucider un mécanisme général d’inflammation du cerveau impliquant la sérotonine dans différentes maladies neurologiques. Il permettra de déterminer si le récepteur 5-HT2B peut être une cible thérapeutique pour lutter contre la neuro-inflammation.

 

Le centre de recherche

L’unité de recherche Inserm U1118 s’intéresse aux mécanismes centraux et périphériques de la neurodégénérescence. Elle fait partie du Neuropôle de Strasbourg qui fédère 36 équipes de recherche, réparties dans 11 laboratoires, travaillant dans de nombreux domaines des neurosciences fondamentales et cliniques.

LUC DUPUIS

Directeur de recherche à l’unité Inserm U1118 « Mécanismes centraux et périphériques de la neurodégénérescence ».

Faculté de Médecine de Strasbourg

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