Le rôle du microbiote maternel dans le développement du cerveau

Porteur du projet : Morgane THION – Institut de Biologie de l’Ecole Normale Supérieure (IBENS, Paris)

Titre du projet : Le microbiote maternel : microglies et développement cérébral

Le projet est conjointement soutenu par le Groupe Bouygues et la FRC. L’expertise scientifique a été assurée par le Conseil Scientifique de la FRC.

Montant 80 000 €

Descriptif du projet :

L’environnement maternel au cours de la grossesse a une forte influence sur le développement du cerveau. Parmi les modulateurs maternels se trouvent le microbiote, c’est-à-dire l’ensemble des microorganismes du corps, et l’inflammation. En particulier, l’inflammation maternelle prénatale est un facteur de risque pour les maladies neurodéveloppementales, tels que les troubles du spectre autistique et la schizophrénie. Il a été montré, chez un modèle murin, que la sévérité des déficits comportementaux induits par une inflammation prénatale dépend de la composition de la flore intestinale maternelle. De plus, le microbiote maternel module le développement des microglies, cellules immunitaires du cerveau. Or, un dysfonctionnement microglial a été associé aux pathologies neurodéveloppementales. De plus, les antibiotiques, qui influencent la composition du microbiote, sont communément administrés à des femmes enceintes. Il apparaît donc essentiel de définir comment une perturbation du microbiote affecte les microglies ainsi que la mise en place des circuits cérébraux.

Ce projet a pour objectif de caractériser chez le modèle murin les conséquences à court et long termes d’une exposition prénatale aux antibiotiques sur la maturation des microglies et la mise en place des circuits neuronaux, en particulier au niveau du cortex cérébral. Pour ce faire, les chercheurs utiliseront un modèle murin pour lequel un traitement antibiotique est administré au cours de la gestation. Une combinaison d’approches expérimentales incluant des analyses histologiques, de l’imagerie à deux photons et fonctionnelle, ainsi que des études transcriptomiques sera menée afin de réaliser une étude longitudinale sur les microglies et les fonctions corticales. Ceci sera réalisé chez des animaux mâles et femelles afin de comprendre l’influence de l’identité sexuelle sur ces processus, certaines maladies neurodéveloppementales ayant une prévalence accrue chez les hommes.

Mener à bien ce projet permettra de comprendre des processus fondamentaux essentiels à la mise en place du réseau cortical et de caractériser les conséquences des antibiotiques prénataux sur les microglies et le développement du cerveau. C’est une étape clé vers une meilleure gestion des interventions thérapeutiques pendant la grossesse.

 

Photographie de l’équipe porteuse du projet, « Développement et Plasticité du Cerveau », dirigée par le Pr. Sonia GAREL.

Ce projet sera réalisé en collaboration avec l’équipe « Traitement sensorimoteur et plasticité » dirigée par le Dr. Daniel Shulz, à l’Institut des Neurosciences de Paris-Saclay (NeuroPSI).

 

Témoignage de Morgane Thion, porteuse du projet :

« Le développement du cerveau est une période de croissance exceptionnelle, cruciale pour la mise en place des circuits cérébraux. Cette période de développement est extrêmement complexe, passionnante et elle demeure aujourd’hui encore peu comprise. En particulier, comment l’environnement maternel, dans lequel les fœtus se développent, influence la mise en place des circuits est une question fascinante.

[…]

Je tiens à sincèrement remercier la FRC ainsi que l’ensemble de ses donateurs d’avoir sélectionné notre projet de recherche. Dans le contexte actuel, ce soutien est essentiel pour permettre aux chercheurs de conduire des projets innovants, qui partent de la recherche fondamentale et peuvent permettre à terme de développer de nouvelles approches thérapeutiques. »

PROJET CO-FINANCÉ PAR LE GROUPE BOUYGUES

Le Groupe Bouygues participe au développement économique et social des régions et pays dans lesquels il est implanté. Il soutient l’éducation, l’humanitaire mais aussi des associations œuvrant pour la recherche médicale.

C’est dans ce cadre qu’il soutient une nouvelle fois cette année un projet de recherche innovant en neurosciences pour lutter contre les troubles psychotiques.

Morgane THION

Après avoir effectué son doctorat de Neurosciences dans l’équipe du Dr. Sandrine Humbert à l’Institut Curie, puis dans son stage postdoctoral dans l’équipe du Pr. Sonia Garel à l’IBENS, Morgane THION a été recrutée au CNRS en 2018 en tant que Chargée de Recherche CNRS. En utilisant la souris comme modèle d’étude, elle s’intéresse aux cellules immunitaires du cerveau, les microglies, à leur développement et leurs fonctions ainsi qu’à l’impact de perturbations environnementales durant la gestation, telles que l’inflammation ou encore le microbiote, sur les microglies et les circuits neuronaux

LE CENTRE DE RECHERCHE

Ce projet est mené à l’Institut de Biologie de l’Ecole Normale Supérieure (IBENS) de Paris

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