Sondage exclusif : la FRC et BVA ont interrogé les français sur leur cerveau

EN 2018, à l’occasion du temps fort annuel du cerveau au mois de mars ( semaine du cerveau, Neurodon…), la FRC a souhaité évaluer le niveau de préoccupation et de connaissances des Français au sujet de la santé de leur cerveau. Elle a réalisé un sondage qui a mis en évidence un décalage important de connaissances entre ce qui a été assurément prouvé scientifiquement grâce aux chercheurs et ce que savent les Français.

Méthodologie

Ce sondage a été réalisé par BVA en collaboration avec la FRC et Grand M qui a réalisé l’infographie. Il se compose de deux échantillons :

– Un échantillon de 43 scientifiques experts du domaine : neurologues, neurobiologistes, psychiatres, chercheurs en neurosciences, tous membres des Conseils Scientifiques de la FRC et de ceux de ses associations et fondations membres.  Ils ont été contactés par la FRC et interrogés en ligne du 11/12/2017 au 05/01/2018.

– Un échantillon de 1001 personnes, représentatif de la population Française de 15 ans et plus, interrogées par internet du 08 au 14/12/2017.

Les chiffres ci-dessous ont été approuvés par l’institut de sondage.

 

Préoccupations générales

  • Près de la moitié des Français, 45%, se disent inquiets pour la santé de leur cerveau. Un peu plus les femmes (50%), et les plus inquiets sont ceux qui se déclarent stressés (58%).
  • 83% citent au moins une maladie du cerveau parmi les maladies les plus préoccupantes à titre personnel. On voit que c’est une préoccupation réelle et importante, résultat en cumulé proche de celui des cancers (84%). Sans surprise, les jeunes (15-24 ans) sont davantage préoccupés par les troubles psychiques et les personnes âgées par les maladies neurologiques. Il est surprenant de constater que les troubles psychiques inquiètent peu (31%) malgré le nombre très élevé de patients concernés par ces maladies en France*. Sur ces 31% ayant cité au moins un trouble psychique, 12% concernent l’addiction et 22% un trouble psychique comme la dépression, les troubles bipolaires, la schizophrénie, l’autisme, les Toc, l’hyperactivité…

*Schizophrénie : environ 600 000 personnes en France | *Troubles bipolaires : entre 650 000 et 1 650 000 personnes en France | *Dépression : environ 2 millions de Français. Il est estimé qu’un peu plus de 15% des Français présenteront au moins un épisode dépressif au cours de leur vie.

Les principaux ennemis du cerveau pour les Français comme pour les experts scientifiques

  • Les Français citent la drogue, l’alcool, le stress et le manque de sommeil comme les 4 facteurs de risque ayant le plus un « impact négatif très important » sur le cerveau. Les experts interrogés ont également cités ces 4 mêmes facteurs de risque, en les mettant encore plus en avant notamment pour le manque de sommeil et le stress.  Celui-ci apparait comme l’un des facteurs les plus nocifs pour la bonne santé du cerveau, 38% pensent qu’il a un impact négatif très important pour le bon fonctionnement du cerveau, juste après l’alcool (39%) et les drogues (68%).
  • Sans surprise, le stress est beaucoup plus identifié comme ayant un impact négatif très important par rapport à la moyenne de la population Française par les personnes qui s’estiment stressées (45% contre 38% de l’ensemble) et par les personnes concernées (ayant une personne de leur entourage proche touchée ou étant eux-mêmes touchés) par une maladie du cerveau* comme l’épilepsie (46%), l’addiction (44%) la maladie d’Alzheimer (44%), la dépression (43%) ou l’AVC (43%). Les 15-24 ans ont plus identifié que le reste de la population le manque de relations sociales ou amicales comme mauvais pour leur cerveau (32% contre 25% de l’ensemble).

*personnes ayant répondu « oui, moi-même » ou « oui, un proche (père ou mère, enfant, conjoint, ou ami proche)» à la question « Avez-vous été ou êtes-vous, vous-même ou quelqu’un de votre famille proche (père, mère, enfant, conjoint ou ami proche) touché par une ou plusieurs des maladies suivantes ?

  • Certains facteurs de risque, bien identifiés, sont minorés par les Français par rapport aux experts. 25 % des Français citent l’isolement social comme ayant un impact négatif très important, contre 35% des experts. Un autre décalage concerne l’alimentation trop riche citée comme ayant un impact négatif très important par 21% des Français contre 33% des experts. Le plus grand décalage concerne le manque d’activité physique citée par 23% des Français contre 40% des experts.
  • Les catégories pollution, ondes du téléphone, pesticides sont quant à elles moins citées comme ayant un impact négatif très important en comparaison avec le tabac ou le manque de sommeil.

 

Le cerveau, un organe négligé par les Français

  • Différents facteurs de risque ont été présentés à l’échantillon interrogé (tabac, alcool, excès de bruit, pollution de l’air, pesticides, stress, soleil, alimentation déséquilibrée, utilisation sans gants de produits ménagers, manque d’exercice physique, drogues) et il leur a été demandé d’y associer les organes qui pouvaient être endommagés par ces mêmes facteurs de risque (cœur, foie, poumons, appareil ORL, articulations, peau, reins, système digestif, système endocrinien). L’étude a démontré que si un grand nombre de facteurs de risque pour le cerveau sont identifiés, les Français associent davantage de facteurs de risque au cœur ou à d’autres organes vitaux qu’au cerveau.
  • Le déséquilibre alimentaire n’est pas spontanément associé à la santé du cerveau par les Français : seulement 21% estiment qu’il peut l’endommager contre 77% des experts. Sans surprise, ils citent spontanément le cœur, le système digestif et le foie, bien avant le cerveau.
  • Le manque d’activité physique est surtout associé par les Français au cœur (87%), aux articulations (76%) aux poumons (45%) et seulement 27 % pensent qu’il peut endommager le cerveau. Le collège d’experts lui l’associe au cerveau (77%) au même niveau qu’aux articulations (77%) et plus que pour la santé des poumons (56%).

 

Pour les Français, les principaux alliés du cerveau sont les activités intellectuelles régulières et une bonne qualité de sommeil

  • La santé du cerveau est associée aux activités intellectuelles (53%) mais cela ne se voit pas à la hauteur de ce qu’il faudrait faire pour les experts (72%). La qualité du sommeil est mise en avant par les Français avec près de la moitié d’entre eux (47%) qui la citent comme un élément primordial pour préserver la santé du cerveau. Les Français sont d’ailleurs conscients que le sommeil agit « beaucoup » sur la forme physique (78%), la consolidation de la mémoire (74%), les capacités d’apprentissage (74%) ou encore les risques de dépression (73%).
  • Les Français savent que l’activité physique est un des éléments importants pour maintenir son cerveau en bonne santé (40%) en le plaçant en 3ème position après les activités intellectuelles et le sommeil et devant le fait de contenir son stress (33%). Mais les experts, eux, lui attribuent une place plus importante en deuxième position (63%) juste après la pratique des activités intellectuelles (72%) et devant le sommeil (44%).
  • Même si une partie des Français a conscience que l’activité physique est importante pour la bonne santé de leur cerveau, ce n’est pas la principale raison qui les fait aller dans les salles de sport ! En effet, 28 % seulement des Français interrogés disent pratiquer une activité physique dans un objectif de bien-être psychologique, leur objectif principal étant de préserver la forme physique (64%) et d’éviter les problèmes cardiaques (41%). Les 65 ans et plus sont davantage à citer le fait d’entretenir le cœur (59% contre 41% de l’ensemble) et les 25-34 ans citent davantage de raisons liées au bien-être psychologique (35% contre 28% de l’ensemble).

 

Des Français qui veulent en savoir plus pour adopter les bons comportements

  • Les Français ne savent pas bien ce qu’il faut faire au quotidien pour garder leur cerveau en bonne santé (62%) et manquent d’information sur les risques liés au cerveau (59%). Ils ont besoin d’être accompagnés dans leurs comportements et attendent qu’on leur dise ce qu’il faut faire plutôt que leur dire ce qui est mauvais. On constate que ce sont les moins de 50 ans qui s’estiment le moins informés. A contrario les plus de 65 ans, et les Français concernés par certaines pathologies semblent moins manquer d’information. Un manque d’information notamment chez les plus jeunes (15/24 ans) qui sont moins conscients des risques et attitudes à adopter et mettent davantage en avant le fait de ne pas être assez informés sur les risques liées au cerveau (68% contre 59% de l’ensemble).
  • Les attentes d’informations sont diverses mais centrées principalement sur les effets de l’alimentation (30%), l’impact du stress (26%), des polluants (24%) et le lien entre hygiène de vie et santé du cerveau (24%).

 

Conclusion

À travers ce sondage, nous avons donc fait le constat que les Français n’entendaient pas assez parler du cerveau. Il reste un organe négligé, qui n’a pas encore la chance de connaître un slogan simple comme « manger 5 fruits et légumes par jour », un référentiel de bonnes pratiques déterminant pour la santé du cerveau.

Beaucoup de travaux de recherche sont encore nécessaires pour y arriver et comprendre réellement ce lien entre cerveau et environnement, améliorer nos modes de vie, éviter les risques et prévenir la survenue des maladies. La recherche a besoin de moyens pour avancer et ça, c’est l’affaire de tous.

À ce jour, la FRC et ses membres ont financé 15 projets de recherche à hauteur de 1 290 000 euros relevant directement de la thématique « Le cerveau dans son environnement ». Ces projets concernent tout particulièrement le sommeil, le stress, les drogues (y compris le tabac et l’alcool), pour lesquels le sondage montre combien les Français, régulièrement informés par les médias, sont conscients de l’impact que ces différents facteurs peuvent avoir sur la santé de leur cerveau.

La Campagne Nationale du Neurodon appelle donc à une prise de conscience claire : le cerveau doit être au centre des préoccupations. Il faut « penser cerveau » ! Cela ne sera possible qu’en collaboration avec les chercheurs en neurosciences que nous finançons depuis près de 20 ans avec l’appui de nos associations membres, de nos partenaires, de nos donateurs, du grand public et des médias. 

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