Comprendre les symptômes provoqués par les effets secondaires et l’inefficacité des antipsychotiques chez l’enfant

Porteur du projet : Susanne THÜMMLER – Laboratoire « Cognition Behaviour Technology » (COBTEK, Nice)

Titre du projet : Maladies Psychiatriques de l’Enfant : Effets indésirables et Pharmacorésistance des traitements psychotropes, association entre données cliniques et pharmacogénétiques (PGx PEA)

Montant du projet financé sur l’appel à projets FRC 2024 :  80 000 €

 

« Le financement par la Fondation pour la Recherche sur le Cerveau nous permettra […] de mieux comprendre nos patients pédiatriques, et d’améliorer dans le future le bénéfice des prescriptions psychotropes tout en minimisant les risques. Grâce à vous, les maladies psychiatriques chez l’enfant et l’adolescents bénéficie d’une attention particulière en recherche clinique, et la prescription – si nécessaire – de traitement psychotrope sera mieux adaptée à chaque jeune selon son profil individuel. » – Susanne Thümmler

En résumé

En pédopsychiatrie, les traitements antipsychotiques sont utilisés pour traiter divers troubles, mais ils provoquent souvent des effets secondaires importants (prise de poids, tremblements, troubles métaboliques) ou s’avèrent inefficaces chez certains enfants. Ce projet de recherche explore l’hypothèse selon laquelle ces réactions pourraient être liées à des variations génétiques influençant la manière dont les médicaments sont assimilés et agissent dans le corps. En comparant les profils génétiques d’enfants traités par psychotropes, les chercheurs cherchent à identifier des liens entre ces variations et la survenue d’effets indésirables. Ce projet permettra de mieux adapter les traitements à chaque enfant, pour limiter les effets indésirables, améliorer l’efficacité, et ouvrir la voie à une médecine plus personnalisée.

 

Descriptif du projet

De plus en plus d’enfants reçoivent des antipsychotiques1 pour les troubles psychotiques, les troubles de l’humeur ou les troubles du comportement. Pourtant, ces traitements peuvent entraîner des effets secondaires importants (prise de poids, fatigue, troubles moteurs, etc.) ou ne pas fonctionner du tout chez certains enfants.

Une des pistes pour comprendre ces réactions insatisfaisantes pourrait être la pharmacogénétique. La pharmacogénétique consiste en l’étude des versions de gènes, appelées polymorphismes, qui contrôlent la manière dont un médicament est absorbé, transporté, transformé, ou agit dans le corps (pharmacogènes). A ce jour, les données pharmacogénétiques pédiatriques sont limitées, alors que chez les adultes, des études ont déjà montré que ces différences génétiques peuvent expliquer pourquoi un traitement est efficace pour l’un, mais pas pour l’autre.

L’hypothèse des chercheurs est que certains effets secondaires ou la résistance aux antipsychotiques pourraient s’expliquer par des variations génétiques qui influencent la façon dont les médicaments agissent dans le corps. Pour tester cette hypothèse, les chercheurs étudieront environ 150 jeunes patients suivis en pédopsychiatrie et ayant reçu des médicaments psychotropes.

Grâce à des tests génétiques ciblés, les équipes chercheront à identifier des variations spécifiques dans leurs gènes qui pourraient expliquer certains effets secondaires, notamment la prise de poids.

Les objectifs sont de :

  1. Voir si certaines variations génétiques sont liées à des effets secondaires ou à l’inefficacité des médicaments.
  2. Comparer ces profils génétiques avec ceux d’adultes prenant les mêmes médicaments.
  3. Étudier en laboratoire comment ces variations modifient la production de protéines impliquées dans le fonctionnement des médicaments.

À terme, ce projet permettra de mieux adapter les traitements psychiatriques aux enfants en tenant compte de leur profil génétique, pour limiter les effets indésirables, améliorer l’efficacité, et ouvrir la voie à une médecine plus personnalisée.

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Le présent projet sera une collaboration entre l’équipe de Susanne Thümmler, pédopsychiatre et l’équipe de Céline Verstuyft composée de pharmacologues cliniques de l’hôpital Bicêtre/Université Paris-Saclay. Ces deux équipes travaillent ensemble sur le terrain depuis dix ans.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

source : Fondation pour la Recherche sur le Cerveau

La chercheuse

Susanne Thümmler travaille en tant que Maîtresse de Conférence (MCU-PH) à l’Université Côte d’Azur et est associé au laboratoire de recherche CoBTek. Elle est neuro-pédopsychiatre dans le Service Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent (SUPEA) du Professeure Florence ASKENAZY au CHU Lenval à Nice. Dr. Thümmler s’intéresse aux maladies psychiatriques complexes qui sont souvent associés aux troubles du neurodéveloppement. Diplômée d’un doctorat en neuropharmacologie et d’une expérience de recherche en neurosciences fondamentales, elle s’intéresse tout particulièrement aux maladies rares à expression psychiatrique ainsi qu’à la pharmacorésistance aux psychotropes et la sécurité des prescriptions en pédopsychiatrie. Elle a ainsi développé au sein du SUPEA de Nice une activité de psychopharmacologie et tout particulièrement de pharmacogénétique en collaboration avec le laboratoire de l’Hôpital Bicêtre du Professeure Céline VERSTUYFT (Université Paris-Saclay).

Glossaire

(1) Antipsychotique : Médicament utilisé aider à réduire ou contrôler les symptômes psychotiques, comme les hallucinations, les idées délirantes ou la confusion.

Le centre de recherche

Ce projet est issu d’une équipe du laboratoire « Cognition Behaviour Technology » (COBTEK).

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