De la compréhension des symptômes moteurs au diagnostic précoce de la Maladie de Parkinson et de l’atrophie multisystématisée
Porteur du projet : Sabrina BOULET– Institut des Neurosciences de Grenoble
Titre du projet : Un biomarqueur sérique validé pour la maladie de Parkinson comme outil pour comprendre la différence entre la maladie de Parkinson et l’atrophie multisystématisée
Montant du projet financé sur l’appel à projets FRC 2024 : 78 000 €
« Je souhaite remercier le conseil scientifique, le conseil d’administration et tous les donateurs de la FRC de nous avoir fait confiance, mon équipe et moi, pour mener a bien ce projet et de nous avoir apporté une majorité des fonds nécessaires à sa réalisation. J’espère que nos résultats permettront une réelle avancée dans la compréhension de la maladie de Parkinson et de l’atrophie multisystématisée et qu’ils permettront de découvrir des biomarqueurs permettant de diagnostiquer ces maladies plus tôt afin de proposer à terme des approches curatives appropriées pour chacune d’entre elles.» – Sabrina Boulet
En résumé
La maladie de Parkinson et l’atrophie multisystématisée sont des maladies neurodégénératives qui ont en commun des symptômes moteurs, compliquant leur diagnostic précoce puisque c’est à partir de l’apparition des symptômes qu’est établi le diagnostic. Ce projet se base sur des résultats préliminaires qui montrent un dysfonctionnement du métabolisme dans la maladie de Parkinson par rapport à l’atrophie multisystématisée et aux personnes en bonne santé. L’objectif des chercheurs est d’identifier un biomarqueur sanguin permettant de diagnostiquer précocement et spécifiquement ces 2 maladies. De plus, le projet a également pour objectif de mieux comprendre l’origine des symptômes moteurs associés à chaque maladie afin de favoriser la découverte de nouvelles cibles thérapeutiques.
Descriptif du projet
La maladie de Parkinson et l’atrophie multisystématisée sont deux maladies neurodégénératives qui présentent plusieurs caractéristiques communes et notamment certains symptômes moteurs. Or c’est l’apparition de ces symptômes qui permet d’établir le diagnostic. Leur caractère commun conduit donc à des incertitudes sur le diagnostic au début de la pathologie, ce qui retarde une prise en charge adaptée des patients et limite la recherche de traitements curatifs. Par ailleurs, la maladie de Parkinson et l’atrophie multisystématisée restent toutes deux incurables, principalement car leurs mécanismes neurodégénératifs ne sont pas complètement compris.
Dans ce contexte, les chercheurs ont récemment identifié une molécule présente dans le sang et mesurable, (biomarqueur sanguin) capable de distinguer les patients atteints de la maladie de Parkinson par rapport à des personnes en bonne santé ou des patients atteints d’atrophie multisystématisée, avec une grande précision ( 83 et 93% respectivement ). De plus, les chercheurs ont observé des perturbations métaboliques[1] dans le sang et dans le cerveau de modèle de rat de la Maladie de Parkinson qui ont conduit à émettre l’hypothèse qu’une dérégulation précoce du métabolisme énergétique du cerveau pourrait être à l’origine de cette pathologie.
L’objectif du projet est de comparer les dysfonctionnements du métabolisme entre la maladie de Parkinson et l’atrophie multisystématisée, au niveau de modèles animaux de la pathologie et chez les patients.
Ces investigations comparatives permettront :
1) de proposer un biomarqueur métabolique sanguin[2] capable de diagnostiquer spécifiquement chacune de ces deux pathologies plus précocement que les outils actuels;
2) de mieux comprendre l’origine des symptômes moteurs associés à chaque maladie afin de favoriser la découverte de nouvelles cibles thérapeutiques.
Cette étude devrait mener à la proposition d’un diagnostic plus fiable et précoce de la maladie de Parkinson et de l’atrophie multi systématisée et de mieux comprendre la physiopathologie des symptômes associés afin de proposer de nouvelles cibles thérapeutiques efficaces et adaptées à chaque maladie.
Ce projet translationnel est le fruit d’une collaboration entre l’équipe de Sabrina Boulet et l’équipe de P-O Fernagut (LNEC, Poitiers spécialistes des modèles animaux de la Maladie de Parkinson et de Atrophie Multisystématisée et l’équipe d’E. Moro (CHU Grenoble-Alpes) dont l’expertise en métabolomique et sur la MP servira au versant clinique du projet.

Le Dr Sabrina Boulet a obtenu son doctorat au sein du laboratoire “Dynamique des Réseaux Neuronaux” sous la direction du Dr M. Savasta en 2006. Au sein du laboratoire MIRCen, à Paris, Sabrina Boulet a évalué l’effet thérapeutique de Prosavin®, un vecteur viral permettant la production de dopamine dans le modèle de la maladie de Parkinson. Sabrina Boulet est actuellement maitre de conférences à l’Université Grenoble Alpes et est l’investigateur principal d’un projet clinique visant à valider un biomarqueur sanguin pour une détection précoce de la maladie de Parkinson et d’un projet préclinique décryptant le rôle de la pyruvate déshydrogénase dans sa physiopathologie.
Le centre de recherche
Ce projet est issu d’une équipe de l’Institut des Neurosciences de Grenoble.