89 candidatures reçues en phase 1 de l’appel à projets 2022 – « L’adaptation du cerveau à son environnement »
Au mois de septembre, la Fédération pour la Recherche sur le Cerveau lançait son Appel à Projets annuel dans la continuité de la thématique abordée en 2019 puis 2020 et en 2021 : « Le cerveau et son environnement ». Comprendre l’impact de notre environnement et de notre mode de vie sur le cerveau est essentiel et indispensable afin de comprendre comment apparaissent les maladies neurologiques et psychiatriques, et tenter de comprendre comment les prévenir et les guérir.
En 2021, la FRC a axé son Appel à Projets sur « l’adaptation du cerveau à son environnement ». Il vise à comprendre comment le cerveau s’adapte en permanence à son environnement, tout au long de la vie, et trouve des solutions, des compensations, pour se protéger face aux agressions qui peuvent l’affecter, pour remédier à des situations pathologiques et donc modifier son développement et son fonctionnement. L’objectif est donc d’identifier les facteurs bénéfiques ou délétères pouvant intervenir dans la protection et dans l’adaptabilité du cerveau.
Les chercheurs avaient jusqu’au 7 octobre 2021 pour adresser leur lettre d’intention. Nous avons reçu 89 candidatures venant de toute la France, avec des projets collaboratifs à l’internationale. L’Appel à Projets est segmenté par cinq axes de recherche. Découvrez le nombre de candidatures reçues pour chaque axe de recherche défini, ainsi que les maladies concernées et les méthodes qui seront appliquées.
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Les axes de recherche représentés
Cinq grands axes de recherche sont représentés. Voici des éléments pour chacun :
- La biochimie : environ 61% des dossiers reçus. On y retrouve :
- Neuro-inflammation dans l’apparition de troubles psychiatriques et de troubles du développement
- Effet du stress sur la biochimie et la plasticité cérébrale
- Mécanismes moléculaires à l’origine des adaptations neuronales
- L’effet des perturbateurs endocriniens, des fongicides et des pesticides
- Le métabolisme : environ 16 % des dossiers reçus. On y retrouve :
- Les conséquences d’une carence nutritionnelle et des diètes cétogènes
- Les modifications qui font suite à un régime obésogénique, au régime de type cafétéria, au régime riche en acide gras ou au stress métabolique
- Le rôle de l’hypothalamus sur la flexibilité métabolique
- Le comportement : environ 36% des dossiers reçus. On y retrouve :
- Les modifications neuronales observées dans l’adaptation comportementale (dépression, anxiété, schizophrénie, troubles de l’humeur, rythme circadien perturbé…)
- Les conséquences suite à une exposition prolongée au bruit
- Les mécanismes compensatoires mis en place dans l’autisme ou dans le handicap visuel
- L’utilisation du neurofeedback dans le traitement des troubles obsessionnels compulsifs et dans les troubles dépressifs majeurs
- L’apprentissage : environ 20% des dossiers reçus. On y retrouve :
- La plasticité cérébrale mobilisée lors de l’apprentissage moteur en condition physiologies et physiopathologiques
- Les effets neuronaux au long terme de la Covid-19
- L’importance des stimuli sensoriels dans les troubles dépressifs et anxieux
- L’effet de l’activité physique sur la santé de notre cerveau et sur le possible recul du déclin cognitif
- Les mécanismes cognitifs et neuronaux impliqués dans l’amnésie et dans les faux souvenirs
- Le microbiote intestinal : environ 7 % des dossiers reçus. On y retrouve :
- Le lien entre le microbiote et les comportements sociaux résultants de la COVID-19 (stress, isolement, perte de liens sociaux, …)
- L’effet de l’inactivité physique, de substances addictives ou d’une restriction alimentaire
- L’hyperphagie émotionnelle et les troubles du comportement alimentaire
- Le possible lien entre microbiote et la vulnérabilité à l’autisme
À noter que certains dossiers traitent de plusieurs axes à la fois.
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Les maladies représentées
La majorité des projets présentent une application à une maladie du cerveau :
- Neurologiques : Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques, épilepsie, sclérose latérale amyotrophique, dystonie, paralysie cérébrale, AVC, tauopathies, désordres neurodéveloppementaux, trouble du développement de la coordination, déclin cognitif, syndrome de Korsakoff, démences, douleurs chroniques, lésion de la moelle épinière.
- Psychiatriques : schizophrénie, stress, dépression, anorexie, addictions, troubles obsessionnels compulsifs, maltraitance, hyperphagie émotionnelle, troubles du comportement alimentaire, troubles anxieux, troubles du stress post-traumatique, troubles de l’humeur, troubles de l’usage de l’alcool.
- Trouble du développement : troubles du spectre autistique, TDAH, troubles DYS, handicaps moteurs et sensoriels, troubles du comportement de l’enfant.
D’autres maladies ayant un potentiel retentissement sur le cerveau sont aussi représentées :
- Obésité, effet de la sédentarité, carences, troubles du rythme circadien, microbiote intestin-cerveau, Covid-19, apnée du sommeil.
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Les méthodes de recherche utilisées
Environ un tiers de l’ensemble des projets présentés propose une approche clinique et les deux tiers restants proposent une approche fondamentale. Certains projets proposent un versant fondamental et clinique. Des projets incluent aussi la réalité virtuelle, le neurofeedback ou l’intelligence artificielle.
Le Conseil Scientifique de la FRC se réunira le 2 décembre 2021 afin de clôturer la phase 1 de sélection, et de déterminer les projets qui seront expertisés en phase 2. Les porteurs de projets retenus à l’issue de la phase 1 auront jusque début février pour nous remettre un rapport détaillé de leur projet.
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Rédaction : Charlotte PIAU, chargée des actions scientifiques de la FRC.
Soutenons la recherche
Les maladies du cerveau sont un enjeu de santé publique. Aidons les chercheurs à mener leurs travaux afin de les comprendre et de les guérir.
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Appel à projets FRC 2022
Pour en savoir plus sur les 5 grands axes de recherche de la thématique «L’adaptation du cerveau à son environnement », cliquez-ici.
La plasticité cérébrale
L’adaptation du cerveau à son environnement est possible grâce à une compétence extraordinaire que possède notre cerveau. Il est « plastique ».
« La découverte de la plasticité du cerveau est l’une des meilleures nouvelles que la science nous ait apportées. »