Expertise collective – INSERM : Bilan de l’impact de l’activité physique sur la santé

L’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a diffusé le rapport de son expertise collective demandée par le ministère des sports pour faire le bilan des connaissances scientifiques sur l’impact de l’activité physique sur la santé et analyser sa place dans le parcours de soins de malades chroniques. Sans surprise, les conclusions de ce rapport intitulé : « Activité physique, prévention et traitement des maladies chroniques » conduisent à recommander une pratique régulière d’activité physique adaptée pour obtenir un maximum de bénéfices avec un minimum de risques dans le parcours de soins de pathologies aussi diverses que le diabète de type 2, l’obésité et le syndrome métabolique, l’insuffisance cardiaque, l’accident vasculaire cérébral, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), l’asthme, les pathologies ostéo-articulaires, les cancers, sans oublier les dépressions et autres pathologies psychiques.

 

Le bénéfice de l’activité physique pour la santé

Les pathologies chroniques qui gagnent du terrain aujourd’hui, notamment l’obésité, le syndrome métabolique et les maladies cardiovasculaires, si fréquentes chez les personnes en souffrance psychique (y compris du fait des traitements par les médicaments psychotropes), sont directement liées à la sédentarité et à l’inactivité physique. Pour prévenir ces maladies, l’Organisation Mondiale de la Santé recommande de marcher, nager, faire du vélo, en bref utiliser ses muscles de façon modérée mais soutenue, pendant un minimum de 20 min chaque jour. Ces pratiques améliorent les capacités cardio-respiratoires, préviennent la prise de poids (en association avec une alimentation équilibrée) et donnent une sensation de bien-être psychologique.

Ainsi le groupe de cliniciens et chercheurs qui ont participé à l’expertise collective de l’Inserm recommande même l’inclusion de modules obligatoires relatifs à la prescription de l’activité physique dans la formation des étudiants en médecine et une formation continue des médecins pour cette prescription.

 

Les effets de l’activité physique sur la physiologie cérébrale

Hippocampe (cerveau)

La sensation de bien-être voire l’euphorie qu’elle engendre laisse bien sûr à penser que la pratique d’une activité physique modérée et régulière a des effets sur le cerveau. De fait, de nombreux travaux ont montré que l’exercice physique entraîne la libération intra-cérébrale de neuromédiateurs connus pour leur implication dans les circuits de la récompense qui sous-tendent la sensation de plaisir. Bien plus, l’exercice physique s’oppose à la réaction neuro-inflammatoire et au stress oxydant dans le cerveau en souffrance. Parmi les structures cérébrales concernées, l’hippocampe (dans la région latéro-ventrale du cerveau) occupe une place privilégiée puisque c’est à ce niveau qu’on observe à la fois une diminution de volume, un appauvrissement des contacts synaptiques et même une perte neuronale chez les personnes souffrant de dépression chronique sévère ou de schizophrénie.

Or la pratique régulière d’une activité physique modérée au contraire stimule la production de nouveaux neurones (la neurogénèse) dans l’hippocampe. Bien plus, l’étude des mécanismes cellulaires impliqués a mis en évidence le rôle clé d’un facteur neurotrophique : le BDNF (« brain derived neurotrophic factor »), dont la synthèse dans l’hippocampe dépend de neuromédiateurs comme la sérotonine et est stimulée par les antidépresseurs de type ISRS qui justement agissent sur ce neuromédiateur (les « inhibiteurs de recapture de la sérotonine »). Or l’exercice physique augmente aussi la production hippocampique de BDNF et c’est donc par le même mécanisme que les psychotropes, mais sans leurs effets secondaires (bien au contraire !), que l’activité physique régulière et modérée agit favorablement sur la physiologie cérébrale.

Conclusion

Comme le souligne l’expertise collective de l’Inserm, la pratique régulière d’une activité physique a des effets à la fois préventifs et curatifs sur de nombreuses pathologies aussi bien somatiques que psychiques. La prescription de la pratique d’un sport, d’intensité modérée comme la marche, la nage, le vélo… pourrait même en réalité se substituer à celle de médicaments, efficaces certes mais dont les effets secondaires sont souvent très mal tolérés.

Extrait de « Expertise collective : Inserm : place de l’activité physique dans le soin » – rédigé par Michel Hamon / Un Autre Regard n°2 – 2019 – revue de liaison trimestrielle de l’UNAFAM 

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L’activité physique régulière est propice à l’activation du système de récompense. L’ « hormone du bonheur » libérée lors de l’activité physique a un effet anxiolytique. Ainsi, une personne pratiquant régulièrement une activité physique aura tendance à être moins stressé qu’un non-sportif.

Or nous savons que le stress est un facteur aggravant pour de nombreuses maladies.

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« C’est grâce à ma pratique du sport (basket-ball) que je me suis rétabli de ma schizophrénie » Florent Babillote, auteur notamment de Obscure clarté : Schizophrénia, et conférencier.

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