La perturbation du rythme circadien pourrait aggraver la maladie de Parkinson

L’observation de troubles du sommeil chez des patients atteints de la maladie de Parkinson existe depuis longtemps. Cette étude de l’Université Temple de Philadelphie se consacre à établir une preuve de la conséquence directe de la désorganisation circadienne chronique sur le développement ou l’apparition de la maladie de Parkinson.

L’expérimentation a été réalisée grâce à un modèle expérimental spécifique qui lorsqu’il est traité par une neurotoxine (MPTP) développe la maladie de Parkinson. Cette étude rapporte que des perturbations du rythme circadien appliquées pendant 60 jours, puis associées à un traitement à la MPTP, entrainent effectivement le développement de la maladie de Parkinson. Par rapport aux modèles sains, n’ayant subi aucune désorganisation circadienne, ces modèles expérimentaux ont été évalués avec des déficiences d’apprentissage plus importantes et des troubles moteurs plus sévères. Les chercheurs se sont alors intéressés à la région cérébrale dans laquelle est produite la dopamine (dont le manque caractérise la maladie de Parkinson au niveau moléculaire) et ont observé une diminution significative des neurones dans cette région ainsi qu’une accélération de la mort neuronale dans la zone concernée chez les modèles affectés par la désorganisation des rythmes circadiens. Ils ont aussi découvert que non seulement la perturbation du rythme circadien accélère la mort des neurones, mais elle affecte aussi les microglies chargées de protéger les neurones en aggravant la réponse inflammatoire impliquée dans la maladie de Parkinson. Reste à reproduire cette étude et à étudier la possibilité qu’un rétablissement de rythme circadien puisse inverser la réaction inflammatoire et éviter la mort neuronale chez les malades parkinsoniens.

(MPTP =1-methyl-4-phenyl-1,2,3,6-tetrahydropyridine)

 

Rédaction : Nathalie SELLIER, spécialiste veille scientifique

Publication : FRC

Source : « Circadian rhythm dysfunction: a novel environmental risk factor for Parkinson’s disease » – E Lauretti, A Di Meco, S Merali and D Praticò. Molecular Psychiatry April 2016. 

Domenico Praticò, Professeur au Département de Pharmacologie et Microbiologie et au Centre de Médecine Translationnelle de LKSOM (Lewis Katz School of Medicine) – Université Temple de Philadelphie.

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