Les actualités autour de la maladie de Huntington

La maladie de Huntington est une affection neurodégénérative rare et héréditaire. En France, environ 18 000 personnes sont concernées par cette pathologie, dont 12 000 n’ayant pas encore de symptômes visibles*. Elle se manifeste entre 30 et 50 ans, par des troubles moteurs comme la chorée (des mouvements brusques et involontaires), des troubles cognitifs (langage, perception, mémoire) et des troubles psychiatriques (dépression, anxiété, apathie…) qui s’aggravent progressivement. Cette pathologie est due à la mutation du gène codant pour la protéine huntingtine, une protéine essentielle au bon fonctionnement des neurones. A ce jour, bien que la cause génétique soit identifiée, les mécanismes menant à la dégénérescence des neurones ne sont pas encore élucidés.

*Source Inserm

 

  • Septembre 2025 : la thérapie génique, une solution pour vaincre la maladie?

Une avancée récente et très prometteuse a marqué la recherche sur la maladie de Huntington. Les résultats intermédiaires d’un essai clinique de thérapie génique mené par la société uniQure suggèrent un ralentissement significatif de la progression de la maladie.

La thérapie génique développée par cette société et appelée AMT-130 s’attaque directement à la source du problème : la production de la protéine huntingtine mutée, toxique pour les neurones. Le traitement est administré en une seule fois, par neurochirurgie, directement dans les régions profondes du cerveau les plus touchées par la maladie : le striatum.

Ce traitement permet  d’empêcher la « fabrication » de la protéine endommagée. Il est constitué d’un messager appelé micro-ARN, transporté jusque dans les neurones par un virus inoffensif. Une fois arrivé dans les neurones, ce micro-ARN empêche les instructions génétiques provenant du gène muté d’être lues. Résultat : la quantité de protéines huntingtine diminue y compris celle des protéines toxiques responsables de la maladie.

Les premières données issues de l’essai clinique de phase I/II montrent que les patients ayant reçu la dose la plus élevée du traitement ont connu un ralentissement de la progression de la maladie allant jusqu’à 75 % sur 3 ans, comparativement à l’évolution naturelle de la maladie. Ces résultats reposent sur un score utilisé en clinique de la maladie de Huntington (cUHDRS), qui évalue les fonctions motrices, cognitives et la capacité à mener les activités du quotidien.

Bien que ces données soient positives et qu’elles constituent une étape majeure pour la recherche sur la maladie de Huntington, elles demeurent à confirmer.  Une étude clinique de phase III pourrait être nécessaire avant toute autorisation de mise sur le marché par les autorités de santé;

Sources :
  • Gene therapy appears to slow Huntington’s disease progression, UCL, septembre 2025
  • Maladie de Huntington : un médicament crée l’espoir, Cerveau et Psycho, octobre 2025
  • “uniQure Announces Positive Topline Results from Pivotal Phase I/II Study of AMT-130 in Patients with Huntington’s Disease”, septembre 2025

 

 

  • Mars 2022 : les astrocytes en renfort contre la maladie de Huntington

Dans la maladie de Huntington, la protéine huntingtine mutée forme des agrégats et devient toxique pour les neurones, entraînant progressivement leur mort. Les chercheurs s’intéressent donc à trouver des solutions pour éliminer ces agrégats de protéines toxiques. Une étude menée par une équipe française du Laboratoire des maladies neurodégénératives (CNRS-CEA-Université Paris-Saclay) à Fontenay-aux-Roses, a révélé un nouveau mécanisme favorisant leur élimination. Les astrocytes, des cellules gliales de soutien des neurones, passent dans un état « réactif », qui est traditionnellement associé à une aggravation des symptômes de maladies neurodégénératives telle que la maladie d’Alzheimer. Cependant ici, les chercheurs ont découvert, chez un modèle murin de la maladie de Huntington, que ces astrocytes réactifs jouent un rôle bénéfique. En effet, stimuler la voie de signalisation JAK2-STAT3, qui contrôle la formation de ces astrocytes réactifs, réduirait la taille et le nombre d’agrégats de la protéine huntingtine mutée. L’objectif est maintenant de trouver comment optimiser la stimulation sélective de ces astrocytes, afin d’ouvrir la voie vers de nouvelles pistes thérapeutiques.

Sources :
Reactive astrocytes promote proteostasis in Huntington’s disease through the JAK2-STAT3 pathway. Abjean et al., Brain, 17 mars 2022.
Article CNRS – Maladie de Huntington : les astrocytes à la rescousse ! – 18 mars 2022.

 

Rédaction : Céline Petitgas, chargée des actions scientifiques de la FRC.

LA MALADIE DE HUNTINGTON

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