Maladie de Parkinson : stimulation cérébrale profonde pour le traitement des mouvements anormaux

 

Porteur de projet : Dr Lydia Kerkerian, Institut de Biologie du Développement de Marseille

Titre du projet : « Stimulation cérébrale profonde du complexe centre median-parafasciculaire : une nouvelle option pour le traitement chirurgical des mouvements anormaux ? »

Subvention attribuée par la FRC en 2007 : 30 000 € (financé par le Groupe Novalis Taitbout)

 

Description du projet

Le centre médian-parafasciculaire du thalamus (CM/Pf) présente un intérêt croissant dans le domaine des troubles de la motricité, du fait de sa riche connectivité avec les ganglions de la base responsables du contrôle des mouvements. Des études ont d’ailleurs démontré son implication dans la pathophysiologie de la maladie de Parkinson. Le CM/Pf a ainsi émergé comme une nouvelle cible potentielle pour la stimulation cérébrale profonde (SCP) dans le traitement des troubles du mouvement, notamment la dyskinésie*.

 

L’objectif majeur de ce projet était, dans une perspective préclinique, d’évaluer la pertinence de cette nouvelle cible anatomique potentielle pour le traitement neurochirurgical de la maladie de Parkinson par stimulation cérébrale profonde (SCP). L’équipe du Dr Lydia Kerkerian a cherché à comparer les effets comportementaux et cellulaires de la SCP de cette cible à ceux de la cible privilégiée, à savoir le noyau subthalamique, dans un modèle expérimental de la maladie de Parkinson.

 

Le financement de la FRC a couvert une partie des frais de fonctionnement nécessaires à la réalisation de l’étude et a permis de compléter les équipements utilisés pour les tests comportementaux permettant d’appréhender les déficits moteurs parkinsoniens au sein d’un modèle murin.

 

Les principaux résultats ont montré que la SCP de cette cible a des effets bénéfiques mais modérés à la fois sur les symptômes extrapyramidaux parkinsoniens (akinésie*, tremblements, rigidité) et sur les dyskinésies induites par la dopathérapie (effet secondaire majeur de la L-DOPA utilisée dans le traitement de la maladie de Parkinson) dans un modèle expérimental de la maladie. Ainsi cette cible ne pourrait pas se substituer aux cibles actuelles dont la SCP apporte des bénéfices supérieurs, que ce soit sur l’akinésie ou sur les dyskinésies, mais serait à considérer dans la perspective du développement d’approches multi-sites.

Ce travail a par ailleurs désigné cette région du thalamus comme un nœud pour moduler le fonctionnement de diverses structures cérébrales, ce qui a contribué à accroitre l’intérêt porté à ce complexe thalamique dans l’étude de la pathophysiologie des mouvements anormaux mais aussi d’autres neuropathologies.

 

Ces résultats ont donné lieu à 2 publications remerciant le soutien de la FRC, dans des journaux scientifiques très respectés du domaine : The Journal of Neuroscience et Parkinsonism and Related Disorders.

 

Le centre de recherche

L’Institut de Biologie du Développement de Marseille (IBDM) est un centre de recherche mixte sous la tutelle du CNRS et de l’Université d’Aix-Marseille. Il rassemble une vingtaine d’équipes de recherche qui explore le domaine de la biologie du développement et des pathologies qui y sont associées.

L’IBDM dispose de compétences complémentaires dans les domaines de l’embryologie expérimentale, de la physiologie, de la biologie moléculaire et cellulaire, de la génétique, de la neurobiologie, de la génomique et de la bio-informatique.

Les recherches concernent les gènes et mécanismes qui contrôlent les étapes précoces du développement cérébral ; notamment la définition des polarités axiales, la régionalisation de l’embryon, le contrôle de processus morphogénétiques, les interactions cellulaires qui gouvernent différentes étapes de l’organogenèse, en particulier la formation et la plasticité du système nerveux.

 

*dyskinésie : mouvements anormaux, involontaires

*akinésie : lenteur des mouvements

 

Publications :

Jouve L, Salin P, Melon C, Kerkerian-Le Goff L. Deep brain stimulation of the center median-parafascicular complex of the thalamus has efficient anti-parkinsonian action associated with widespread cellular responses in the basal ganglia network in a rat model of Parkinson’s disease. J Neurosci. 2010;30(29):9919-28. PMID: 20660274

 

Kerkerian-Le Goff L, Jouve L, Melon C, Salin P. Rationale for targeting the thalamic centre-median parafascicular complex in the surgical treatment of Parkinson’s disease. Parkinsonism Relat Disord. 2009;15 Suppl 3:S167-70. Review. PMID: 20082982

 

 

Crédit photo : Inserm/Guénet, François

 

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Lydia Kerkerian

Lydia Kerkerian – Le Goff, docteur en neuroscience, est directrice de recherche CNRS et responsable de l’équipe « Interactions cellulaires, neurodégénérescence et neuroplasticité » de l’IBDM. Cette équipe a pour but de mieux comprendre les mécanismes d’interactions cellulaires, de neurodégénérescence et de neuroplasticité dans le contexte des pathologies liées aux ganglions de la base (maladie de Parkinson, chorée de Huntington, etc.).

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