Mieux comprendre les mécanismes cérébraux de la perception du temps en population saine et chez les personnes schizophrènes

Porteur du projet : Pascal MAMASSIAN – Laboratoire des Systèmes Perceptifs LSP (ENS – Paris)

Titre du projet : Des contraintes structurelles et des processus adaptatifs façonnent la perception du temps : mécanismes computationnels et neuronaux dans la schizophrénie et la population saine

Le projet est conjointement soutenu par l’UNAFAM et la FRC. L’expertise scientifique a été assurée par le Conseil Scientifique de la FRC.

Montant : 80 000 €

« Le financement de la FRC sera utilisé pour embaucher une chercheuse post-doctorante qui mènera le projet à bien. Il servira aussi pour le lancement d’une nouvelle collaboration avec Pr. Anne Giersch, de l’Université de Strasbourg, dont l’expertise en psychiatrie complétera mon expérience en recherche fondamentale. Le but à plus long terme est d’affiner notre compréhension des mécanismes fondamentaux de la perception du temps afin de mieux accompagner les personnes affectées de certaines pathologies qui modifient leur appréhension du temps » – Pascal Mamassian

 

La conscience du temps est un aspect fondamental de la perception. C’est lorsqu’elle dysfonctionne qu’on se rend compte de son importance dans la vie quotidienne. Ainsi, son altération, observée dans la schizophrénie, peut causer des troubles du soi, une sensation de déconnexion au monde et des hallucinations. Dans une moindre mesure, la perception du temps n’est pas non plus uniforme parmi les individus sains, et dépend de traits individuels et de processus d’adaptation à l’environnement. Par exemple, en regardant des films doublés, certaines personnes sont sensibles aux problèmes de synchronisation approximative entre image et son, alors que d’autres ne remarquent rien. Ces divergences dans la perception du temps peuvent être dues soit à une certaine capacité d’adaptation et de correction de l’asynchronisme, soit à des variations entre individus de la structure cérébrale, comme la connectivité entre les zones cérébrales impliquées dans la perception du temps.

 

Distinguer ces deux sources d’influence de notre perception, aussi appelées biais, permet de dissocier les mécanismes cérébraux qui les génèrent et leur altération dans la schizophrénie, encore mal comprise. L’objectif du Dr. Pascal Mamassian et son équipe est d’étudier comment aspect structurel et mécanismes d’adaptation s’articulent dans la perception du temps, chez des participants sains et des patients schizophrènes. Les chercheurs quantifieront précisément ces biais structurels et adaptatifs dans une tâche d’estimation de durée à l’aide de modèles et d’outils informatiques. Ils identifieront ensuite, chez des volontaires sains, l’activité cérébrale correspondant à chacun de ses biais, grâce à des techniques d’imagerie cérébrale (magnéto- et électro-encéphalographie). Enfin, les équipes étudieront également comment cette activité diffère au sein des populations atteintes de schizophrénie.

 

L’intérêt de ce projet réside dans la dissociation entre biais structurels et adaptatifs dans la compréhension des mécanismes sous-tendant la perception du temps. Cela est possible grâce à une approche originale basée sur les différences individuelles et combinant la modélisation informatique et la neuro-imagerie. Ainsi, ce projet réunit le monde médical et la recherche en modélisation informatique, encourageant une perspective innovante sur la cognition.

 

Ce projet transdisciplinaire apportera un éclairage nouveau sur les mécanismes cérébraux de la perception et leur perturbation dans la schizophrénie, ouvrant la voie à de futures applications cliniques.

 

 

Le Dr. Pascal Mamassian combinera son expertise en neurosciences computationnelles avec les compétences complémentaires du Dr. Anne Giersch, responsable de l’équipe « Neuropsychologie cognitive et physiopathologie de la schizophrénie » de l’Université de Strasbourg et experte mondialement reconnue de la schizophrénie.

 

Photographies : INSERM / Pexels

Projet co-financé par l'UNAFAM

La FRC et ses membres lancent chaque année leur Appel à Projets en recherche sur une thématique donnée en relation avec les pathologies neurologiques et psychiatriques.

 

C’est dans ce cadre que l’UNAFAM, membre actif de la FRC, s’est positionnée pour soutenir ce projet de recherche sélectionné par le Conseil Scientifique de la FRC, et en lien avec les maladies psychiatriques.

Le chercheur

Pascal Mamassian est Directeur de Recherche CNRS au Laboratoire des Systèmes Perceptifs de l’Ecole Normale Supérieure de Paris (ENS). Ses travaux de recherche vise à comprendre et modéliser la perception visuelle. Il a obtenu un DEA de sciences cognitives (univ. Paris 6 & EHESS) et un doctorat en psychologie expérimentale (univ. du Minnesota, Minneapolis, Etats-Unis). Il a travaillé à l’institut MaxPlanck en cybernétique biologique (Tübingen, Allemagne) et à l’université de New York (New York, Etats-Unis). Il a été professeur assistant puis professeur associé à l’université de Glasgow (Glasgow, Royaume-Uni) avant de prendre un poste de chercheur au CNRS. Il a reçu une chaire d’excellence du ministère de la recherche en 2004 et a obtenu son habilitation à diriger des recherches en 2005.

Le centre de recherche

Ce projet est mené au sein du Laboratoire des Systèmes Perceptifs (LSP), une unité de recherche intégrée au département d’études cognitives (DEC) de l’Ecole normale supérieure (ENS) de Paris.

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