Plasticité et rééducation pour améliorer les déficits sensoriels de la main

Porteur du projet : Alessandro Farnè – Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon

Titre du projet : Améliorer la récupération des déficits somatosensoriels de la main à distance : mécanismes de plasticité et rééducation

Montant :  80 000 €

 

« Je remercie les donateurs de la FRC pour leur générosité et je les incite à prendre connaissance de l’impact important des troubles du toucher : souvent caché par les troubles visuels, langagiers ou moteurs, qui s’imposent da façon frappante suite à un AVC, les troubles tactiles ne sont pas moins handicapants, d’où l’importance de trouver et valider des remédiations efficaces.» – Alessandro Farnè

 

Descriptif du projet

 

Le toucher est essentiel pour la dextérité de la main, permettant la manipulation d’objets. Cette capacité est perdue après un AVC, dans la dystonie et la paralysie cérébrale et pourrait avoir des effets néfastes sur la qualité de vie des patients, mais aussi sur l’issue de leur réhabilitation motrice. Alors qu’il est essentiel de traiter ce déficit somatosensoriel, les approches typiques nécessitent un entraînement intensif et prolongé et sont de ce fait incompatibles avec l’offre de soin de notre système de santé. Une exception notable est la stimulation somatosensorielle répétée (SSR), qui après la stimulation de manière passive et mécanique d’un membre pendant plusieurs heures améliorerait sans effort attentionnel ni physique, l’acuité tactile de la zone stimulée d’adultes sains et de patients.

Les travaux de l’équipe d’Alessandro Farnè mettent en évidence des effets bénéfiques de la SSR à distance, c’est-à-dire une amélioration de la perception tactile sur des parties du corps non stimulées, mais les mécanismes responsables de ces effets demeurent inconnus. L’équipe de recherche propose de déterminer ces mécanismes physiologiques afin de pouvoir étendre les applications possibles de la SSR à différentes parties du corps et pathologies. Leur hypothèse est que la SSR induirait une plasticité cérébrale et modulerait les processus impliqués dans le contrôle du mouvement à la fois au sein d’un même hémisphère et entre les deux hémisphères cérébraux. Les chercheurs voudraient également fournir la preuve que les patients victimes d’un AVC ou souffrant de dystonie, pour lesquels il n’existe pas ou peu de thérapies pour la rééducation des déficits somatosensoriels tels que la perte du toucher, peuvent bénéficier des effets à distance de la SSR, en traitant la main épargnée pour améliorer la main affectée.

Ce projet pourra aider au développement d’applications cliniques pour le traitement des déficits sensorimoteurs de nombreuses autres pathologies, telles que la paralysie cérébrale ou encore la dyspraxie.

 

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L’équipe du Dr. Farnè, qui possède les équipements nécessaires à l’électroencéphalogramme et aux tests somatosensoriels, aura comme partenaire une équipe médicale dirigée par le Pr. J. Luauté qui leur garantira l’accès des patients à l’hôpital de rééducation Henry Gabrielle des Hôpitaux Civils de Lyon.

 

Photographies : Inserm / Pexels

Le chercheur

Ancien Maitre de Conférence en Italie, après un doctorat en neuropsychologie expérimentale à l’Université de Bologne et une post doctorat en neurosciences cognitives à la Rice University de Houston (TX, USA), il devient Chargé de Recherche Inserm en 2005 à Lyon. Responsable scientifique de la plateforme Neuro-immersion depuis 2010, HDR en 2010, il est coresponsable de l’équipe « Impact » du Centre de Recherche en Neuroscience de Lyon depuis 2021. Ses intérêts de recherche portent sur la façon dont le cerveau humain rend possible la perception tactile, visuelle, auditive (multisensorielle) et le contrôle moteur des mains et des outils qu’elles manoeuvrent. En 2014, il dévoile une nouvelle forme de plasticité tactile ‘à distance’, grâce à un protocole de stimulation somatosensorielle répétée qui, appliqué au bout de l’index, améliore la perception tactile autour des lèvres.

Le centre de recherche

Ce projet est issu d’une équipe du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon.

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