Sclérose en plaques : la piste prometteuse de l’autogreffe de cellules souches

Etat des lieux de la maladie

Les patients atteints de Sclérose en plaques, à l’heure actuelle, ne peuvent compter que sur des médicaments traitant des symptômes de la maladie. La SEP est une maladie auto-immune dans laquelle le système immunitaire attaque ses propres cellules protectrices des cellules nerveuses et détruit donc la capacité des nerfs à transmettre l’information au cerveau. Les symptômes sont constitués de différents troubles pouvant entraîner une invalidité en atteignant les muscles, l’équilibre et la vision. Il existe deux formes de SEP : la forme la plus fréquente (85 % des malades) est la forme rémittente qui se manifeste par poussées avec l’apparition puis la rémission des troubles moteurs, sensitifs et cognitifs ; la forme progressive dite d’emblée apparaît directement sans phases de poussées.

 

L’autogreffe : un procédé expérimental, mais prometteur

Les résultats de l’étude HALT-MS menée en coopération entre plusieurs instituts (américains, anglais et canadiens) et démarrée en 2012, viennent d’être publiés. Le traitement à l’essai était constitué d’une thérapie immunosuppressive à haute dose suivie d’une greffe de cellules souches hématopoïétiques** autologues, c’est-à-dire prélevées chez le patient lui-même. Ces résultats montrent que cinq années après avoir reçu ce traitement, 16 patients sur 24 atteints de la forme rémittente de la SEP résistent à la progression de la maladie sans aggravation des symptômes.

Ce traitement expérimental a pour finalité de supprimer les cellules pathogènes et de ré-initier le système immunitaire.  Pour ce faire, les médecins collectent les cellules souches hématopoïétiques de chacun des patients puis leur font suivre une chimiothérapie à forte dose pour épuiser le système immunitaire. Ensuite, ils leur greffent ces mêmes cellules souches pour reconstruire leur système immunitaire. Le traitement comporte certains risques et des effets secondaires sévères. Les résultats sont cependant très prometteurs puisque 69% des patients sont restés en rémission avec, pour certains des améliorations notamment au niveau de la mobilité.

Avec des essais de plus grande envergure, ce traitement ponctuel pourrait bien se révéler plus efficace que les médicaments actuels.

 

Source : « High-dose immunosuppressive therapy and autologous HCT for relapsing-remitting MS. » Nash R. A. et al. Neurology, 2017 Feb 1. Publié en ligne sur Neurology.org.

Rédaction : Nathalie Sellier

Publication : l’équipe FRC

Crédit photo : Inserm/Guénet, François. Centre d’étude des cellules souches (CECS) U861 « Istem »

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