Altération de mêmes connexions cérébrales dans plusieurs maladies psychiatriques

Porteur du projet : Sébastien PARNAUDEAU – Laboratoire Neuroscience Paris-Seine de l’Institut de Biologie Paris-Seine

Titre du projet : Des troubles de la connectivité thalamocorticale comme un syndrome psychiatrique central

Montant :  80 000 €

 

« Pendant longtemps, l’étude des troubles cognitifs et sociaux sont restés très centrés sur le cortex. Or il apparait de plus en plus clairement que ces déficits, et de façon plus large la pathophysiologie de l’ensemble des troubles psychiatriques repose davantage sur des dérèglements complexes de la connectivité au sein de réseaux neuronaux. C’est dans ce contexte que nous nous sommes intéressés depuis plusieurs années au thalamus, véritable porte d’entrée vers le cortex, et aux circuits thalamo-corticaux. (…) Mieux comprendre comment le cerveau fonctionne permettra sans nul doute de progresser dans le traitement ou la prise en charge des maladies psychiatriques et neurologiques. » – Sébastien Parnaudeau

 

Résumé du projet

 

Des troubles cognitifs et sociaux retrouvés dans plusieurs pathologies psychiatriques (schizophrénie, autisme, dépression entre autres) résulteraient d’un défaut de connectivité commun entre plusieurs régions cérébrales. Ainsi, le Dr. Parnaudeau propose dans ce projet d’étudier les connexions entre des régions du cerveau altérées chez les patients (le cortex frontal et le thalamus, structure servant de relais des informations nerveuses) afin d’identifier leur rôle dans l’émergence de déficits cognitifs et sociaux. Mieux comprendre ce mécanisme commun potentiellement à l’origine de ces symptômes, permettra d’ouvrir de nouvelles pistes de traitement dans les maladies psychiatriques.

 

Descriptif du projet

 

 

Des troubles cognitifs et sociaux sont retrouvés dans un grand nombre de pathologies psychiatriques. Par exemple, des altérations de la prise de décision sont classiquement associées à la schizophrénie. Des déficits de motivation sociale ou une altération de la reconnaissance des émotions sont également courants dans cette pathologie mais aussi largement observés dans les cas d’autisme ou de dépression. Les raisons biologiques de la récurrence de ces symptômes dans ces différentes pathologies sont inconnues. Durant la dernière décennie, des études d’imagerie cérébrale ont mis en évidence des altérations du thalamus chez les patients, faisant de cette structure un centre clé dans l’étude des maladies psychiatriques. Le thalamus est une structure cérébrale jouant le rôle de coordinateur et relai des informations envoyées au cortex.

 

Ce projet a pour but de mieux comprendre les liens entre le thalamus et le cortex afin de déterminer leur implication dans l’émergence de ces déficits cognitifs et sociaux.  Classiquement, les troubles cognitifs et sociaux ont été associés à des anomalies fonctionnelles et/ou anatomiques de plusieurs régions du lobe frontal du cortex. Ces différentes régions communiquent entre elles directement mais aussi via le thalamus et plus particulièrement sa partie dorsomédiane. Les chercheurs étudieront les circuits entre le thalamus et les régions du cortex en les inhibant de façon temporaire et en étudiant l’impact sur les processus de prise de décision et les comportements sociaux dans des modèles murins. L’équipe de Sébastien Parnaudeau analysera également la façon dont le thalamus réagit aux stimuli et s’active et testera sa contribution dans l’activation des différentes aires corticales durant les tâches de comportement.

 

Ce projet devrait permettre de mieux comprendre les circuits neuronaux impliqués dans les déficits cognitifs et sociaux retrouvés dans plusieurs troubles psychiatriques comme la schizophrénie, le TDAH, la dépression et l’autisme.

 

——

L’équipe de Sébastien Parnaudeau et l’équipe de Mathieu Wolff (Institut des Neurosciences Cellulaires et Intégratives d’Aquitaine, Bordeaux) associeront leur expertise sur le rôle des circuits thalamocorticaux à des approches complémentaires pour relier leur activité aux fonctions cognitives et sociales.

 

Photographies :  Inserm, Sébastien Parnaudeau

LE CHERCHEUR

Après un doctorat en neurosciences effectué au Collège de France (Paris) et soutenu en 2008, portant sur le thème des liens entre stress et addiction Sébastien Parnaudeau a effectué un post-doctorat à l’université de Columbia (New York, USA). En 2014, Sébastien Parnaudeau a été recruté au CNRS en tant que chargé de recherche. Il a alors rejoint au sein du département Neuroscience Paris Seine (IBPS, Paris) l’équipe GRAB (régulation des gènes et comportements adaptatif) qu’il co-dirige actuellement. Ses travaux portent sur la compréhension des mécanismes permettant l’adaptation des comportements en réponse à des changements environnementaux comme le stress ou plus généralement au cours de la vie sociale.

LE CENTRE DE RECHERCHE

Ce projet est issu d’une équipe de l’Institut de Biologie Paris-Seine.

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