Mieux comprendre les troubles psychiatriques induits par une infection pendant la grossesse

Porteur du projet : Ariel DI NARDO – CIRB du Collège de France (Paris)

Titre du projet : Le rôle du plexus choroïde et des interneurones dans les troubles psychiatriques induits par une infection pendant la grossesse

Montant :  80 000 €

 

« Je remercie chaleureusement la FRC et ses donateurs pour leur soutien essentiel de la recherche fondamentale. Ce financement nouera une collaboration entre deux laboratoires d’expertises complémentaires. […] Je souhaite que cette collaboration perdure et facilite le transfert de la connaissance issue de la recherche fondamentale vers la recherche clinique. A plus long terme, notre ambition est de comprendre comment les cerveaux juvéniles et adolescents s’adaptent à leur environnement afin de pouvoir pallier les traumatismes précoces et réduire les risques de développer une maladie psychiatrique » – Ariel Di Nardo

 

Descriptif du projet

Une infection microbienne pendant la grossesse peut déclencher une forte réaction immunitaire et être un facteur de risque pour le développement de troubles psychiatriques tels que la dépression et la schizophrénie. Pendant l’enfance et l’adolescence, le cerveau est sujet à des fenêtres de temps définies, appelées périodes critiques, durant lesquelles de grands changements de connectivité entre les neurones peuvent se faire. Ces périodes de plasticité cérébrale, qui n’existent pas chez l’adulte, affectent entre autres les compétences sensorielles, cognitives et sociales. Les chercheurs de l’équipe ont émis l’hypothèse que l’inflammation in utero et l’absence de socialisation pendant l’enfance provoquent des changements sur l’expression de gènes du cerveau qui régulent la plasticité cérébrale pendant l’adolescence. Ces changements d’expression augmenteraient alors la susceptibilité aux troubles psychiatriques.

 

L’objectif de ce projet est donc de comprendre comment une réaction immunitaire survenue durant la grossesse combinée à une absence de socialisation pendant l’enfance peuvent induire des changements d’expression de gènes dans certaines zones du cerveau (plexus choroïdes et cortex préfrontal médian) et conduire à de tels troubles. Les chercheurs induiront une inflammation in utero chez un modèle murin, puis sa portée sera soumise à un isolement social après le sevrage. Ils analyseront le comportement (cognition, sociabilité, anxiété) de la portée devenue adulte et mesureront l’expression des gènes dans les régions du cerveau ciblées. Des corrélations entre le niveau d’inflammation induit, le comportement observé et l’expression des gènes mesurée seront recherchées. L’équipe portera aussi son attention sur les différences entre mâles et femelles pour identifier les mécanismes liés au genre. Enfin, pour réparer les effets dus aux stress subis in utero et pendant l’enfance, les chercheurs comptent induire une plasticité artificielle pendant l’adolescence, dans un contexte social normal, et évalueront son effet sur le comportement et l’expression des gènes chez l’adulte.

 

Ce projet permettra de mieux comprendre les troubles psychiatriques émergents du stress prénatal et du début de la vie et pourrait aider à identifier de nouvelles stratégies thérapeutiques pour les maladies psychiatriques.

 

 

L’équipe porteuse du projet, spécialisée dans les analyses moléculaires, transcriptomiques et fonctionnelles des cerveaux de rongeurs, collaborera avec l’équipe du Pr. Marie-Odile Krebs de l’Institut de Psychiatrie et Neurosciences de Paris, experte dans l’analyse du comportement des rongeurs et de la physiopathologie des troubles psychiatriques.

 

Photographies : INSERM / Pixabay / Unsplash

Le chercheur

Ariel Di Nardo est Chargé de Recherche CNRS au CIRB du Collège de France. Il co-dirige actuellement un Laboratoire Commun ainsi que l’équipe « Développement & Neuropharmacologie » qui s’intéresse notamment aux mécanismes des périodes critiques du développement post-natal qui forment les circuits du cerveau. Durant ses recherches, le Dr. Di Nardo a montré que les facteurs présents dans le liquide céphalo-rachidien régulent la neurogenèse ainsi que les périodes critiques du développement juvénile et ont ainsi un impact, entre autres, sur la vision, l’audition et la cognition. En plus de ces aspects fondamentaux, ses travaux ont conduit à plusieurs inventions biotechnologiques et biomédicales.

Ce projet est issu d’une équipe du Centre Interdisciplinaire de Recherche en Biologie (CIRB) du Collège de France à Paris.

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