Recherche de biomarqueurs de la protection contre le stress environnemental dans les troubles psychotiques

Porteur du projet : Thérèse JAY – Institut de Psychiatrie et Neurosciences de Paris (IPNP)

Titre du projet : Signature épigénétique de la protection contre le stress environnemental

Le projet est conjointement soutenu par le Groupe Bouygues et la FRC. L’expertise scientifique a été assurée par le Conseil Scientifique de la FRC.

Montant : 80 000 €

 

Descriptif du projet

La schizophrénie est un trouble psychotique invalidant fréquent dont l’apparition résulte de facteurs génétiques et environnementaux complexes. Il est possible de détecter les personnes présentant des symptômes psychotiques atténués ou transitoires, qualifiés de patients à ultra haut risque (UHR) de psychose. Parmi elles, 1/3 développeront des schizophrénies dans les 3 prochaines années, mais 2/3 resteront UHR ou présenteront une régression des symptômes. Ceci souligne l’existence de résilience (phénomène psychologique consistant à se reconstruire socialement après un traumatisme). Les patients UHR se trouvent donc dans une période qui apparaît comme une fenêtre d’opportunité pour prévenir l’apparition de la psychose. Des études ont montré que la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) augmente la résilience des UHR et réduit leur conversion psychotique. Cependant, les mécanismes biologiques qui sous-tendent la résilience restent encore méconnus.

L’objectif est d’identifier une signature moléculaire de la résilience et des mécanismes de gestion du stress liés à la TCC afin d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques. Deux études seront menées en parallèle, chez l’homme et chez l’animal. Des marqueurs épigénétiques (modifications réversibles régulant l’expression des gènes sans changement de la séquence d’ADN) seront analysés dans le sang de patients UHR avant et après avoir suivi ou non une TCC de gestion du stress, en relation avec l’évolution de leurs symptômes (conversion psychotique ou non). En parallèle, les chercheurs utiliseront un modèle animal exposé à un stress chronique à l’adolescence, puis à un environnement enrichi (équivalent modélisé d’une TCC). Une évaluation comportementale en lien avec les symptômes de la schizophrénie sera effectuée à l’âge adulte (mémoire de travail, interactions sociales, déficiences sensorielles). De même que chez l’homme, il sera recherché, ici dans le cortex préfrontal puis dans le sang, la signature épigénétique associée à une résilience et aux effets bénéfiques de l’environnement enrichi. Les voies moléculaires identifiées chez l’homme et l’animal seront enfin comparées afin d’obtenir la cible thérapeutique la plus prometteuse, qui sera alors testée chez l’animal.

Ce projet translationnel permettra de révéler des voies moléculaires impliquées dans la protection contre la conversion vers la psychose en lien avec une gestion réussie du stress environnemental. De nouveaux biomarqueurs pourront être identifiés pour aider à la prédiction et au développement d’interventions préventives contre la conversion psychotique, tout en ouvrant la voie à de nouvelles cibles pharmacologiques. Ces travaux pourront profiter plus largement à d’autres pathologies liées au stress, comme les troubles anxieux et la dépression.

 

 

Témoignage de Thérèse JAY, porteuse du projet :

« Nous devons renforcer l’étude du mécanisme biologique qui explique l’impact négatif d’une mauvaise gestion du stress chez les jeunes à haut risque de développer une psychose. Le projet présenté apportera de nouvelles connaissances sur les mécanismes physiopathologiques de l’apparition de la schizophrénie. ».

Ce projet translationnel bénéficiera de l’implication de chercheurs fondamentaux mais aussi de cliniciens de l’IPNP et de l’hôpital Sainte-Anne. Ces chercheurs possèdent des compétences très complémentaires, depuis la recherche clinique jusqu’aux études comportementales spécialisées et sont reconnus dans leur domaines d’expertise respectifs. Deux cohortes de patients ont déjà été recrutées à l’Hôpital Sainte-Anne et seront utilisées pour les analyses chez l’Homme.

 

Equipe Physiopathologie Maladies Psychiatriques d’lPNP portée par Thérèse JAY

PROJET CO-FINANCÉ PAR LE GROUPE BOUYGUES

Le Groupe Bouygues participe au développement économique et social des régions et pays dans lesquels il est implanté. Il soutient l’éducation, l’humanitaire mais aussi des associations œuvrant pour la recherche médicale.

C’est dans ce cadre qu’il soutient une nouvelle fois cette année un projet de recherche innovant en neurosciences pour lutter contre les troubles psychotiques.

Le Dr. Thérèse Jay est Directeur de recherche Emérite INSERM à l’Institut de Psychiatrie et Neurosciences de Paris (IPNP). En 2003, elle rejoint l’équipe de Physiopathologie des Maladies Psychiatriques (Paris), qu’elle a dirigée jusqu’en 2016. Ses programmes de recherche visent à une meilleure compréhension de l’étiologie et de la physiopathologie des maladies psychiatriques (dépression, anxiété, psychose). Elle est reconnue internationalement pour ses recherches sur les réseaux du cortex préfrontal et leur implication dans la cognition et les troubles psychiatriques.

Ce projet est issu d’une équipe de l’Institut de Psychiatrie et Neurosciences de Paris.

> En savoir plus sur l’institut

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