Utiliser le sommeil dans le traitement du stress posttraumatique

Titre du projet : « Le sommeil, acteur et outil dans le traitement du stress posttraumatique. »

Porteur du projet : Karim BENCHENANE –  Plasticité du Cerveau à l’ESPCI – Paris. 

Subvention attribuée par la FRC : 50 000 €

Description du projet :

Le but de ce projet est d’étudier l’influence du sommeil dans la formation de mémoires aversives (désagréables) et d’apporter une preuve de concept pour l’utilisation d’interface cerveau-machine pendant le sommeil dans le traitement de pathologies comme le stress post-traumatique.

Il est maintenant admis que le sommeil joue un rôle crucial dans les processus de consolidation de la mémoire permettant la conversion des souvenirs labiles récemment formés en trace mnésiques stabilisées. De nombreuses études ont montré que l’effet positif du sommeil repose sur la réactivation pendant le sommeil d’expériences vécues pendant l’éveil.

L’équipe du Dr Benchenane a récemment montré que ces réactivations peuvent être utilisées pour créer un souvenir artificiel pendant le sommeil. Pour cela, les chercheurs ont développé une interface cerveau machine permettant de déclencher des stimulations électriques récompensantes par les réactivations spontanées d’une cellule de lieu de l’hippocampe pendant le sommeil. Après cette procédure, les souris ont développé une préférence pour le champ de lieu du neurone choisi, montrant qu’une association lieu/récompense a bien été créée pendant le sommeil. Cette expérience, comme la plupart des études de ce genre, a été réalisée avec un apprentissage appétitif (agréable). L’équipe de recherche projette maintenant d’aborder cette question dans le cadre d’un apprentissage aversif.

Dans ce projet, l’équipe va étudier les réactivations de sommeil après la formation d’une mémoire aversive et analyser si les réactivations du sommeil liées à l’expérience aversive sont associées à une modification du rythme cardiaque ou de la respiration. Enfin, l’équipe va tester si une association aversive effectuée pendant l’éveil peut être modifiée par une association appétitive réalisée pendant le sommeil par notre interface cerveau-machine. Cela permettrait de démontrer que le sommeil peut être utilisé pour effacer les souvenirs aversifs dans des situations pathologiques telles que le stress post-traumatique.

Le centre de recherche :

Fondée en 1882 à Paris, l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (ESPCI) est une grande école d’ingénieurs qui forme, par la recherche, en physique, chimie et aux métiers d’ingénieur. En complément de sa mission d’enseignement, l’ESPCI a pour vocation d’accueillir des laboratoires de recherche en lien étroit avec le CNRS, l’UPMC, l’université Paris Diderot et l’Inserm. Les 9 unités de recherche de l’ESPCI recouvrent des champs disciplinaires extrêmement variés, allant de la biologie à la physique des matériaux quantiques, de la chimie de synthèse aux propagations d’ondes en milieux complexes.

Jeune chercheur entré au CNRS en 2010, le Dr Karim Benchenane est, depuis 2013, responsable de l’équipe “Mémoire, oscillations et état de vigilance” au sein de l’unité́ Plasticité du Cerveau à l’ESPCI. Ses recherches concernent l’influence des différents états de vigilance et des oscillations cérébrales dans le traitement des informations et leurs mémorisations. S’intéressant tout particulièrement au rôle du sommeil dans la consolidation de la mémoire, il utilise pour cela des enregistrements électrophysiologiques extracellulaires sur des rongeurs.

L’École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (ESPCI)

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