Exposition aux solvants : un facteur de risque pour la sclérose en plaques

Une équipe de recherche suédoise a démontré une association entre les gènes et l’environnement dans l’apparition d’une sclérose en plaques.

 

Un certain nombre de travaux de recherche ont permis de démontrer l’implication de facteurs internes (les gènes) ou externes (l’environnement de vie) dans le développement de maladies du système nerveux. Pour plusieurs de ces pathologies, dont la sclérose en plaques et certaines maladies psychiatriques, il est suggéré que la combinaison de variations génétiques et de facteurs environnementaux puisse entraîner l’apparition de la maladie. Concernant la sclérose en plaques, il a été précédemment démontré que la combinaison de variations génétiques à risque et d’exposition à la fumée de cigarette (de façon passive ou active) entraîne un risque nettement plus élevé de développer la maladie.

 

Les solvants : un risque pour la sclérose en plaques ?

Poursuivant dans cette direction, une étude récente s’est intéressée à l’impact de l’exposition à des solvants organiques (que l’on peut retrouver dans les peintures, vernis , décapants) dans le risque d’apparition d’une sclérose en plaques et à la possible interaction entre ce facteur environnemental et certaines variations génétiques.

Cette étude a montré qu’une exposition à des solvants augmenterait de 50% le risque de sclérose en plaques. De plus, les personnes porteuses d’une variation génétique à risque auraient 7 fois plus de risque de développer une SEP suite à une exposition à des solvants. Les chercheurs ont également observé que lorsqu’il y a accumulation de facteurs génétiques, d’exposition à des solvants et de consommation de cigarettes, le risque serait augmenté de 30 fois.

 

Gènes et environnement de vie : un duo impliqué dans la maladie

Cette étude a donc confirmé l’existence d’une interaction entre facteurs génétiques et facteurs environnementaux, qui augmente le risque de développer une sclérose en plaques. Cela démontre que pour certaines maladies du système nerveux central, il y a à la fois l’implication de facteurs propres aux individus mais aussi de l’environnement de vie qui influence de façon non négligeable l’apparition de pathologies. Il est donc crucial de prendre en compte l’environnement pour la santé du cerveau.

 

Publication : Organic solvents and MS susceptibility. Interaction with MS risk HLA genes. Anna Karin Hedström et al. Neurology 2018.


Pour recevoir les actualités de la recherche, inscrivez-vous à notre newsletter :


Comment cette étude a-t-elle été menée ?

Des chercheurs suédois ont mené cette étude auprès de 2 042 patients atteints de sclérose en plaques et 2 947 personnes non touchées par la maladie. Les participants ont rempli un questionnaire au sujet de leur mode de vie (dont leur consommation de cigarette) et des expositions à des facteurs environnementaux tels que des solvants organiques et peintures. Le génome des participants a été analysé afin d’établir s’ils sont porteurs de variations génétiques associées à la sclérose en plaques. A partir de l’ensemble de ces données, les chercheurs ont pu étudier quels facteurs sont associés à l’apparition d’une sclérose en plaques.

Facteurs génétiques à risque pour la sclérose en plaques

La sclérose en plaques a une origine multifactorielle, impliquant à la fois des facteurs environnementaux et une susceptibilité génétique. Au plan génétique, des mutations affectant différents gènes seraient impliqués dans l’apparition de différentes formes de la maladie. La plupart de ces gènes ont un rôle dans la réaction immunitaire. Parmi eux, se trouve le gène HLA qui permet au système immunitaire de distinguer les cellules appartenant à l’individu de celles venant de l’extérieur. Certaines variations (pris en compte au sein de l’étude décrite ci-contre) au niveau de ce gène peuvent induire une augmentation du risque de développer une sclérose en plaques, d’autres vont avoir un effet protecteur vis-à-vis de cette maladie.

► En savoir plus sur la sclérose en plaques

SOUTENEZ LES CHERCHEURS

Pour que la recherche sur les dysfonctionnements du cerveau progresse, vos dons sont indispensables.

► Faire un don

Partager cet article

Facebook
Twitter
Newsletter
moimoncerveau.org