A la recherche du temps perdu : étude en IRMf de la mémoire de soi

Porteur de projet : Pr. Pascale Piolino, Institut de Psychologie de Boulogne Billancourt

Titre du projet : « A la recherche du temps perdu : étude en IRMf de la mémoire de soi dans le vieillissement normal et pathologique »

Subvention attribuée par la FRC en 2007 : 30 000 €

 

Description du projet

La mémoire de soi implique des informations autobiographiques et des expériences de la vie personnelle qui fonde notre sentiment d’identité. Les conceptions cognitives actuelles de la mémoire autobiographique (MA) suggèrent de distinguer deux types d’informations : 1/ les connaissances conceptuelles, générales de notre passé – dites sémantiques, et 2/ les souvenirs d’événements spécifiques – dits épisodiques.

Au fil d’expériences similaires, on passe d’un souvenir épisodique à une connaissance conceptuelle, c’est ce qu’on appelle le processus de « sémantisation ». Chez les sujets sains, la plus grande partie des MA sémantiques vient d’une sémantisation de la MA épisodique. Au stade précoce de la maladie d’Alzheimer ou de la dépression, il existe un déficit spécifique des souvenirs épisodiques de la MA.

L’objectif de cette équipe est de mettre en évidence les dysfonctionnements cérébraux qui soutiennent les déficits de la MA chez les patients, en comparant les substrats neuronaux chez les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer ou de la dépression à des sujets en bonne santé.

Pour cela, ces chercheurs utiliseront des expériences d’imagerie fonctionnelle (IRMf) afin de localiser les régions du cerveau activées lors de l’évocation de souvenirs autobiographiques. Au cours de ces expériences, on demande aux sujets de se remémorer des faits passés à partir de mots, de phrases ou de photos… selon leurs caractéristiques (épisodique versus sémantique) et leur éloignement (récent versus ancien). Les acquisitions de neuroimagerie seront également composées d’une IRM anatomique et d’une imagerie en tenseur de diffusion, et complétées par une évaluation psychologique et neuropsychologique. Ces travaux se fondent sur l’hypothèse que les souvenirs évoqués dans la condition épisodique seront accompagnés, pour les patients, par : 1/ une diminution des activations par rapport au réseau cérébral impliqué pour les sujets sains (par exemple l’hippocampe et le cortex préfrontal) et 2/ une activation du réseau sémantique autobiographique.

Cette étude devrait contribuer à une meilleure compréhension des mécanismes psycho-cognitifs et des bases neuronales des changements de la mémoire de soi dans le vieillissement normal et pathologique. Les résultats sont susceptibles de fournir de nouvelles pistes pour la réhabilitation des déficits de la mémoire de soi dans le vieillissement pathologique.

 

Le centre de recherche

L’Institut de Psychologie de l’Université de Paris a été créé en 1920. Berceau de la psychologie française, il est historiquement le premier centre de formation universitaire pour les psychologues.

Aujourd’hui, il accueille environ 3500 étudiants au Centre Henri Piéron à Boulogne-Billancourt, offrant 9 spécialités différentes de Master dans le domaine de la psychologie, adossées à 6 laboratoires de recherche. Un Institut Universitaire de Psychologie Paris Descartes (IUPDP) y regroupe toutes les équipes de recherche dans le but de fédérer la recherche en Psychologie autour des axes thématiques majeurs de l’Université Paris Descartes. C’est l’un des rares lieux de formation et de recherche en France qui offre un tel éventail de formations ouvertes sur les métiers de la psychologie et permettant aux étudiants de se familiariser avec les orientations théoriques principales qui animent la psychologie contemporaine.

 

 

Crédit photo : Inserm. Etude des bases neurales de la mémoire sémantique musicale

_____

Pour recevoir les actualités de la recherche, inscrivez-vous à notre newsletter :

Pascale Piolino

Le Pr. Pascale Piolino est responsable du Laboratoire Mémoire et Cognition (LMC) situé à l’Institut de Psychologie et associé au Centre de Psychiatrie et Neuroscience de l’Université Paris Descartes. Le LMC réunit des spécialistes de la psychologie expérimentale et de la neuropsychologie cognitives, qui développent des recherches originales sur la mémoire et ses interactions avec d’autres domaines de la cognition tels que l’apprentissage, les fonctions exécutives, le langage, l’espace, l’identité et l’émotion.

SOUTENEZ LES CHERCHEURS

Pour que la recherche sur les dysfonctionnements du cerveau progresse, vos dons sont indispensables.

► Faire un don

Partager cet article

Facebook
Twitter
Newsletter
moimoncerveau.org