Les « troubles comportementaux en sommeil paradoxal » annonciateurs de la maladie de Parkinson ? Un IRM spécialisé pour le prouver.

Titre du projet : Cartographie anatomo-fonctionnelle par IRM 3T multimodale du trouble comportemental en sommeil paradoxal idiopathique.

Porteur de projet : Isabelle ARNULF – Hôpital de la Pitié Salpêtrière, Paris

Subvention attribuée par la FRC : 50 000 € (financé par la Fondation LCL)

Résumé du projet :

Certaines personnes ont, à partir de 50-60 ans, des cauchemars agités, autour de thématiques d’agression ou de dispute, qui se traduisent par des coups de poings ou de pied dans le lit, des insultes, des cris et parfois la chute de lit ou des blessures. Ce trouble, qui pousse les personnes affectées à consulter dans les centres de sommeil spécialisés, se nomme « trouble comportemental en sommeil paradoxal (TCSP) ». Il est causé par la perte du « verrou » cérébral qui nous empêche, chaque nuit, d’extérioriser nos rêves. Ce « verrou », qui inhibe normalement nos mouvements en sommeil paradoxal, peut être soigné pour apaiser les nuits.

Malheureusement, des recherches récentes montrent que plus de 80% des patients affectés développent ensuite, avec le temps, une maladie de Parkinson. Ce trouble semble être le marqueur pré-symptomatique le plus spécifique de neurodégénérescence : c’est la première fois que l’on peut savoir, 3 à 15 ans avant, qu’un patient va développer une maladie de Parkinson ou une démence à corps de Lewy. Ce trouble pourrait résulter d’une atteinte neurodégénérative d’un noyau de la protubérance. Or, ces lésions cérébrales ne sont pas visibles sur des scanner ou IRM habituels, mais avec les nouvelles IRM de recherche, très puissantes, il devient possible d’identifier et de suivre la perte de cellules neuronales.

L’équipe du Professeur Arnulf suit une cohorte de patients avec TCSP qui n’ont pas de maladie de Parkinson et des sujets normaux qui ont bénéficié de cette nouvelle technique. Ils ont d’abord identifié pour la première fois le verrou, dans le tronc cérébral, dont la lésion débloquait les mouvements en rêve. Ils doivent maintenant identifier une par une les régions qui dégénèrent : celles qui contrôlent les mouvements, l’odorat, la pression artérielle, la mémoire. Puis les corréler aux mesures de ces fonctions chez les patients. Il s’agit de décrire et suivre, in vivo, comment et où le cerveau perd des cellules, avec l’arrière-pensée ensuite de tester des traitements pour réduire cette perte.

La subvention de 50 000 € attribuée par la FRC sert à assurer le financement d’une année de post-doctorant pour circonscrire les noyaux concernés, effectuer les mesures quantitatives puis les corréler.

Isabelle Arnulf

Isabelle Arnulf est professeur de neurologie à l’Université Pierre et Marie Curie à Paris. Elle dirige le service des pathologies du sommeil de l’hôpital Pitié Salpêtrière qui prend en charge les patients atteints de maladies neurologiques du sommeil (hypersomnies, narcolepsie, somnambulisme grave, trouble comportemental en sommeil paradoxal, Parkinson et sommeil). Son programme de recherche est axé sur les troubles comportementaux en sommeil paradoxal qui annoncent l’arrivée d’une maladie neurodégénérative.

Projet financé grâce à la fondation LCL

« Nous sommes heureux d’avoir confié 50 000 € au conseil scientifique de la FRC en 2016, qui les a attribués au projet du Pr Isabelle Arnulf » Hélène Doury, déléguée générale de la fondation LCL.

 

Accéder au site de la Fondation LCL

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