Surdité profonde : stimuler la plasticité du cerveau pour la corriger

CACLIN Anne – Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon

« Promouvoir la plasticité corticale pour compenser un déficit périphérique : Entrainement multisensoriel des processus auditifs centraux »

Subvention attribuée par la FRC en 2018 : 50 000 

 

La surdité profonde peut être palliée grâce à des implants cochléaires (prothèses auditives). Ces implants permettent de restaurer l’audition mais pas toute la subtilité des informations transmises par une oreille en bonne santé, dont la hauteur des sons qui est un élément crucial pour pouvoir détecter les sources sonores. Ceci peut rendre difficile la perception de la parole dans un environnement bruyant, de distinguer les tons, les accents et la musique. Ainsi, en supplément des implants, un apprentissage par le cerveau de l’utilisation des informations transmises par ces dispositifs est nécessaire.

 

Description du projet

Le projet d’Anne Caclin vise à stimuler la plasticité du cortex cérébral afin que les porteurs d’implants puissent percevoir au mieux les informations transmises par cette prothèse. Les chercheurs proposent un nouveau programme d’entrainement audiovisuel ciblant la perception de la hauteur des sons. A l’aide de différents exercices réalisés à domicile sur une tablette tactile, la plasticité des réseaux corticaux impliqués dans la perception et la mémoire auditive sera stimulée. Pour maximiser l’efficacité de l’entrainement, celui-ci est réalisé avec des stimulations audio-visuelles, c’est-à dire que des stimulations visuelles sont présentées de manière synchrone aux stimulations auditives.

 

Le financement de la FRC permettra de tester ce programme d’entrainement audiovisuel de la perception de la hauteur chez des participants sans trouble auditif et chez des personnes porteuses d’implants cochléaires. L’équipe de recherche analysera la plasticité corticale mise en jeu après un entraînement intensif (30 séances pendant 15 semaines) avec ce programme grâce à des mesures comportementales (tests d’écoute) et des mesures de l’activité cérébrale.

 

Ainsi cette équipe pourra étudier le potentiel bénéfice d’un tel entrainement chez des patients porteurs d’implants cochléaires chez qui l’information de hauteur est très dégradée. Ce projet aura des retombées en recherche fondamentale et clinique sur la plasticité du système auditif, et permettra une amélioration de la qualité de vie des patients malentendants. Ce programme pourrait être utilisé plus généralement pour améliorer les troubles auditifs observés lors d’autres pathologies par exemple après un AVC ou dans certains troubles neurodéveloppementaux tels que la dysphasie et dyslexie).

 

Le centre de recherche

Depuis janvier 2011, le Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon rassemble l’expertise multidisciplinaire de 11 équipes (350 membres issus de laboratoires de l’Inserm, du CNRS et de l’Université Lyon 1) permettant de nouvelles synergies dans l’étude du cerveau et des pathologies associées.

Le but de ce centre d’excellence est de relier les différents niveaux de compréhension du cerveau et de renforcer une recherche translationnelle avec des échanges permanents entre des avancées conceptuelles fondamentales et des défis cliniques.


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Anne Caclin a obtenu une thèse à l’Université Pierre et Marie Curie à Paris et est actuellement chercheuse au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (CRNL). Elle y est chargée de recherche INSERM au sein de l’équipe Dynamique Cérébrale et Cognition (DYCOG)

Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon

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