Influence de l’alimentation sur le risque de troubles neurodéveloppementaux chez la descendance
Porteur du projet : Romain BARRES – Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire (Valbonne)
Titre du projet : Héritabilité de l’autisme par des mécanismes épigénétiques : identification des facteurs du régime alimentaire
Montant : 80 000 €
« Je remercie la FRC et ses donateurs de leur confiance et de nous permettre d’aborder le problème de l’autisme sous l’angle du métabolisme énergétique, de l’épigénétique et de la nutrition préconceptionnelle. Les expériences que nous proposons sont onéreuses et ne pourraient pas être conduites sans le soutien de la FRC et de ses donateurs. » – Romain Barrès
Descriptif du projet
Les hommes atteints d’obésité ont 73 % de risques en plus d’avoir un enfant atteint d’autisme comparé à des hommes minces. L’équipe de Romain Barrès a mis en évidence que l’alimentation et l’activité physique, deux facteurs environnementaux qui influencent la prédisposition à l’obésité, modulent le génome contenu dans les spermatozoïdes au niveau de gènes qui contrôlent le développement embryonnaire du système nerveux central. Ces découvertes suggèrent que des modifications, dites épigénétiques et acquises en réponse aux facteurs de l’environnement, peuvent prédisposer la descendance de pères obèses à des troubles neurodéveloppementaux tels que l’autisme. Compte tenu de la prévalence croissante de l’obésité en France et dans le monde, il est important de comprendre le rôle de la contribution prénatale des facteurs de l’alimentation sur le développement des troubles neurodéveloppementaux dans la descendance.
Dans ce projet de recherche, les chercheurs visent à prolonger leurs résultats préliminaires montrant qu’un régime paternel pauvre en protéines et riche en glucides est associé à un comportement plus anxieux dans la descendance comparé à un régime contrôle. L’équipe de recherche émet l’hypothèse selon laquelle les modifications épigénétiques d’origine nutritionnelle dans les spermatozoïdes du père représentent un mécanisme par lequel le développement du système nerveux central est altéré chez la progéniture et affecte son comportement. Romain Barres et son équipe proposent de caractériser en détail le comportement de la progéniture de pères sous stress alimentaire (sous- ou sur-nutrition) et identifier l’ensemble des modifications épigénétiques dans les spermatozoïdes des pères. Cela permettra par la suite, de croiser les voies identifiées dans les spermatozoïdes avec la signature d’expression des gènes dans le cerveau de la descendance. Les chercheurs utiliseront une approche de biologie comparative pour identifier les régions du génome dont la signature épigénétique est variable dans les spermatozoïdes et qui sont potentiellement responsables du développement altéré du système nerveux central dans la descendance.
Ce projet permettra de mieux comprendre l’influence de l’alimentation avant la conception sur le risque de développer des troubles neurodéveloppementaux, comme l’autisme, dans la descendance.
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L’équipe dirigée par le Pr. Romain Barrès mènera cette recherche en collaboration avec des chercheurs du Centre de Recherche Fondamentale sur le Métabolisme (CBMR) de l’Université de Copenhague.
Photographies : Pexels
Le chercheur
Romain Barrès est actuellement directeur de recherche CNRS et professeur en épigénétique et métabolisme. Tandis qu’il mène ses recherches au sein de l’Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire à Valbonne et dirige son équipe « Génomique & évolution en neuro-endocrinologie (GENE) », il enseigne à l’Université de Copenhague. L’objectif de son équipe est de répondre aux questions fondamentales des effets à long terme de notre environnement sur notre déterminisme génétique et sur celui de notre descendance. Les récents développements en épigénétique, auxquels son équipe a largement contribué, permettent aujourd’hui d’étudier, de façon expérimentale, les questions de la mémoire cellulaire des facteurs nutritionnels et de l’exercice physique sur le métabolisme et sur le développement de notre système nerveux central.
Le centre de recherche
Ce projet est issu d’une équipe de l’Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire à Valbonne.
